vendredi 17 mai 2019, par
Mine de rien, la catégorie ‘album de batteurs’ en est une à part entière, avec notamment des albums de chansons tels que ceux de Philip Selway (Radiohead) ou Tyler Ramsey (Band of Horses), qui peuvent aussi avoir un vrai succès d’auteur (Father John Misty était batteur de Fleet Foxes). On ne va pas parler de Phil Collins ou Manu Katché non plus parce qu’on s’éloignerait encore du cas qui nous occupe aujourd’hui.
Si le nom d’Anthony Laguerre ne vous évoque rien de prime abord, une fréquentation assidue de ce site (on peut rêver) vous l’a déjà présenté au sein de Club Cactus, Piles ou Filiamotsa. Soit mine de rien trois réussites musclées et inventives qui misaient sur une rythmique sans faille, souvent apportée par plusieurs batteurs.
Malgré un amour indéniable de la collaboration, c’est en solo qu’il revient vers nous. Ce n’est pas le genre d’artiste à tenter d’épater la galerie. On n’entend d’ailleurs très peu de batterie sur le premier morceau mais une petite pulsation, le rythme ne prévaut pas, au contraire du son. Pour être honnête, il y a de l’harmonica aussi, pas traité comme en folk ou par Toots Thielemans comme vous vous en doutez.
Quand on s’embarque dans un album pareil, on sait qu’on est partis pour quelque chose d’expérimental mais à chaque fois on est restés facilement accrochés. Difficile d’expliquer pourquoi on a toujours suivi le parcours. On a choisi son moment aussi. C’est une musique d’évocations donc, à l’opposé d’une démarche math-rock ou même kraut. On y retrouvera de la cymbale battue en neige (II), un peu de force aussi sur V et il attend son heure pour frapper les caisses claires, VI. La très longue dernière plage qui pourra évoquer les séquences atmosphériques de Gospeed You ! Black Emperor. Il y a donc de la tension là-dedans, c’est indéniable.
Un connaissait donc ceux qui mettent le violon au cœur de leur musique, voici un batteur passionnant qui livre un album finalement moins aride que ce que peuvent produire Sarah Neufeld, Fiona Brice ou Jessica Moss. Anthony Laguerre prouve qu’au-delà du batteur inspiré il est un musicien complet et Myotis n’est pas un album qui teste la patience de l’auditeur mais l’emporte avec lui dans un voyage sonore.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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