mardi 2 juillet 2019, par
Moderne est une épithète qu’on a perdu l’habitude d’utiliser, à laquelle on ne pense même plus. Les avancées technologiques n’ont même pas réhabilité le terme qui comme celui de ‘nouveau’ vit un purgatoire sémantique. Alors qu’en musique on se contente souvent de classer selon le revival idoine, il arrive aussi qu’on trouve un.e artiste qui secoue nos oreilles et nous convainc que l’important, c’est ici et maintenant.
On connaissait surtout la Canadienne Barbara Lenhoff via son groupe post-punk Peter Kernel dont elle est la moitié. On avait fait moins attention à sa carrière solo qui la voit sortir un percutant second album. Cela dit, son comparse dans Peter Kernel Aris Bassetti est là à l’écriture et surtout à la production, avec un succès qu’on va tenter de vous décrire.
Dans sa manière de mêler tension, beats et une aura de danger, on peut penser à Xiu Xiu. Mais il serait aussi injuste qu’imprécis de n’y voire qu’une version féminine de Jamie Stewart, même si on retrouve la densité du son et le potentiel de se briser en mille morceaux pour virer vers de l’adrénaline pure (So What) avec une certaine langueur. Vocalement d’ailleurs, on lorgne plutôt du côté de la sensualité désabusée d’une Anita Lane qui déconstruirait sa voix à coups de cuts engagés.
Comme attendu, ce sont les chemins de traverse du rock et de l’électronique qui sont abordés ici mais ce qu’on aime surtout ce sont ces morceaux en perpétuelle recherche et perte d’équilibre. C’est cette beauté métastable qu’on retiendra de ce brillant premier album, une envie d’impressionner plus que de faire peur
Forget est certes prometteur, intrigant dans son montage en couche, avec une sensualité et un peu de malaise mais on ne sait pas encore qu’on est encore en surface, que les émotions fortes sont pour plus tard. Et elles ne passeront pas par des éructations mais une adjonction de percussions sur Are You OK , avant qu’elle ne lâche les gros beats sans oublier toutes les sous-couches qui rendent ce morceau assez addictif. On retrouve cette puissance et cette densité sur Womanized qui pourrait se présenter comme une actualisation des poussées de fièvre de Crystal Castles.
On enchaine les grosses pêches sans jamais user des mêmes procédés et cet album marque par cette alternance de climats. Il faut de bons morceaux pour faire un bon album, certes, mais on a ici en sus un certain charisme, une invitation à encore y revenir, comme on veut se frotter à ses propres peurs en s’offrant un nouveau tour de montagnes russes. Après l’écoute, on a envie de retrouver mes gimmicks simples et percussions complexes sur Psycho Lover qui propose quelques sons de basse énormes, on veut goûter à la distorsion qui amène une fameuse intensité à Messing With You, nous faisant pendre la mâchoire malgré nous. Et on est même prêts à se frotter de nouveau au plus rude Walt Deathney.
A tous ceux qui pensent que tout a été dit et que c’était mieux avant qu’en 2019 (et ça en fait du monde…), on devrait imposer l’écoute de ce premier album de Camilla Sparksss. Outre son caractère exemplatif, c’est surtout un des albums les plus puissants que vous entendrez cette année.
Il est des artistes qui mieux que d’autres nous ont donné des envies d’ailleurs, de champs musicaux inexplorés. Pour les amateurs de rock au sens large, des gens comme Underworld ont été des passeurs, comme New Order avait pu l’être pour des gens (encore) plus âgés que nous.
Cette émancipation auditive était aussi bien ancrée dans son époque, et s’il n’est pas incroyable de retrouver le (…)
Le fond et la forme. La forme et le fond. Paroles et musique. La dualité est bien connue et on la retrouve ici, bien mise en avant sur ce premier album de Stéphane Loisel. Des mélanges sont encore à tenter et celui-ci a sa personnalité propre.
Sur la forme tout d’abord, on peut dire que c’est réussi puisque des versions instrumentales pourraient fonctionner. Italo-disco, electro, le (…)
Si le hasard ou l’habitude vous guident vers ces colonnes, c’est qu’une certaine curiosité musicale vous titille. Partant de ce postulat, on se permet souvent de plonger dans des pans plus aventureux de la musique, quitte à s’y perdre parfois. Cet album parait sur Ormo records qui nous avait déjà gratifié d’œuvres comme Alan Regardin ou No Tongues, défricheurs de possibles (ref belge) (…)
Lire une étiquette est une règle de bonne pratique avant d’ingurgiter quelque chose. Le nom de l’album du Milanais Lorenzo Parisini qui officie sous le nom de Bear of Bombay ne laisse planer que peu de doute quant à son contenu et on l’avale d’un coup d’un seul en parfaite connaissance de cause.
PsychoDreamElectroGaze donc... Tout est là, avec une densité certaine de Tears From Space, qui (…)