Accueil > Critiques > 2019

Fink - Bloom Innocent

mercredi 4 décembre 2019, par marc


Once you get a taste/You’ll be back

Ce sont les seules paroles du morceau Once You Get A Taste et on peut témoigner, depuis qu’on l’a découvert il y a plus de dix ans en première partie de Soap&Skin, on est toujours revenus vers lui. Et il nous a toujours donné de très bonnes raisons de le faire. On a adoré quand il s’est fait plus spectaculaire sur Hard Believer, on avait aussi apprécié qu’il pousse le curseur de son style particulier vers le blues (Fink’s Sunday Night Blues Club, Vol. 1) ou le folk (Resurgam). Parce que Fink, c’est avant tout un style, un assemblage subtil entre secousses, guitare acoustique et voix chaude.

Il faut pourtant pouvoir moduler son attente à l’entame de cet album qui se lancé par le groove discret mais certain de Bloom Innocent. C’est en effet un album qui prend son temps et We Watched The Stars est un peu lent sans doute. Il pourra apparaître un rien plus anodin en première écoute mais s’il y a des morceaux qui testent notre capacité de concentration (Rocking Chair, My Love’s Already There), ce ne sont fatalement pas ceux qu’on retiendra sur ce dixième album.

Once You Get A Taste part d’emblée plus fort. Un arpège et une caisse claire, il n’en faut pas tellement plus pour que le morceau tienne tout droit et tout seul. Et si la montée est lente sur That’s How I See You Now c’est une montée manifeste tout de même. Sa façon bien à lui d’être intense revient sur Out Loud, arpège et martèlement s’accordent pour que sa voix s’exprime au mieux. Il y aura d’autres excellents moments comme le beau chorus en suspension d’I Just Want a Yes. L’évolution de Fink n’est jamais spectaculaire et ne connaît pas de soubresauts et secousses mais elle est manifeste. Pas orientée vers un but précis mais louvoyant avec bonheur d’une teinte à l’autre au gré de l’inspiration.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • La Démesure du Pas – Migratory Music

    Si le hasard ou l’habitude vous guident vers ces colonnes, c’est qu’une certaine curiosité musicale vous titille. Partant de ce postulat, on se permet souvent de plonger dans des pans plus aventureux de la musique, quitte à s’y perdre parfois. Cet album parait sur Ormo records qui nous avait déjà gratifié d’œuvres comme Alan Regardin ou No Tongues, défricheurs de possibles (ref belge) (…)

  • Bear of Bombay - PsychoDreamElectroGaze

    Lire une étiquette est une règle de bonne pratique avant d’ingurgiter quelque chose. Le nom de l’album du Milanais Lorenzo Parisini qui officie sous le nom de Bear of Bombay ne laisse planer que peu de doute quant à son contenu et on l’avale d’un coup d’un seul en parfaite connaissance de cause.
    PsychoDreamElectroGaze donc... Tout est là, avec une densité certaine de Tears From Space, qui (…)

  • Bruno Green - The Mellotone project vol.1 : Apostate

    Instrumentale d’obédience un peu électronique, la musique de Bruno Green a un certain pouvoir de séduction. Tout comme Frank Marchal dans un passé récent et un genre pas trop éloigné, le Français établi au Canada depuis 17 ans peut se targuer d’une expérience certaine. Citons par exemple l’enregistrement, le mixage et la réalisation des deuxième et troisième albums de Miossec, des albums de (…)

  • Franck Marchal - Maelström Metronomy

    Si les références historiques de la musique synthétique de Franck Marchal sont à aller chercher du côté de John Carpenter, on signale aussi les relectures modernes et enthousiasmantes de Magnetic Rust ou Odyssée.
    Les cordes ne sont pas l’ingrédient privilégie ici, mais le résultat n’est pas sans rappeler des choses comme Ô Lake. Son expérience en tant qu’auteur de musique de film n’est sans (…)