vendredi 13 décembre 2019, par
You were born to judge the world/Forgive me/But I wasn’t
Un album posthume, surtout s’il n’est pas fini du vivant de l’artiste, ce n’est que rarement une bonne idée. Le génial Canadien avait pris congé de nous de la plus vibrante des façons, avec un album d’une beauté noire qui n’appelait pas de rappels. Il fallait prendre des précautions pour que ces lignes de voix prennent chair mais l’équipe autour de son fils Adam et qui comprend notamment Beck (c’est lui qui joue de la harpe sur The Night of Santiago, Feist ou Bryce Dessner de The National.
Leur bonne idée est d’en faire un objet simple. Il fallait de la sobriété, de la décence même. Ici, la voix prend énormément de place, et c’est un choix pertinent. A moins d’être survolté pour une raison ou une autre, il est impossible de ne pas céder à What Happens To The Heart. On sait tout de suite qu’on va retrouver cette légende pour un petit supplément qui ne se refuse évidemment pas. Et ça parle de disparition, directement mais avec pudeur (Moving On) et puis une voix pareille qui vous parle de l’holocauste, ça ne peut que faire de l’effet (Puppets). La distance est impeccable, cette pensée tellement accessible et poétique à la fois n’appartenait qu’à lui, c’est son don au monde.
Alors oui, il y a des mélodies, et c’est une de ses forces, exposées il y a un demi-siècle de ça. Elles sont moins présentes sans doute vu qu’il chante à peine mais il suffit de quelques variations sur It’s Torn pour que paf, on plonge avec lui. Et on est carrément emportés quand The Hills s’étoffe d’un peu d’ampleur. On retrouve même ses arpèges tellement caractéristiques sur The Goal.
On n’attendait forcément plus d’album de Léonard Cohen qui semblait avoir livré son épitaphe définitive. Pourtant, plus que sur Popular Problems qui avait dissipé un léger ennui poli, on apprécie de retrouver cette poésie, cette voix et ce sens mélodique de légende. Cette petite dose inattendue, quand elle a cette dignité et quelques surgissements, fait assurément du bien.
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