mercredi 29 janvier 2020, par
John Lennon et Paul McCartney, Morrissey et Johnny Marr, il y a plein d’exemples de duos d’auteurs célèbres dans l’histoire du rock. Si leurs noms ne sont pas aussi ronflants, notre époque ne doit pas ignorer Dan Boeckner et Spencer Krug. Si c’est via le fantastique premier album de Wolf Parade qu’on les a découverts, on a pris l’habitude de suivre tous les projets musicaux qu’ils mènent séparément et qui s’appellent pêle-mêle Handsome Furs, Sunset Rubdown, Swan Lake, Divine Fits, Operators ou Moonface. A un tel point qu’on était étonnés qu’ils reforment leur groupe de base et que leur retrouvailles soient pérennes.
Évidemment, leur premier et plutôt insurpassable est loin, mais ils ont trouvé une formule qui marche et un style qui finalement ne ressemble à aucun autre. Comme les formations du moment des deux comparses étanchent leur envie de new-wave carrée (Operators) ou de flamboyance au piano (Moonface), il ne faut peut-être pas chercher plus loin les raisons de la durée de cette union libre. Ce style s’exprime dans des morceaux plus carrés ou plus flamboyants selon l’envie.
On connaissait déjà les riffs de Julia Take You Home et ce morceau plus rond coule de source grâce à leur puissant groove. L’enchaînement est d’ailleurs sans pitié sur ce cinquième album. Signe de solidité, ils tiennent le coup quand le tempo ralentit parce que leur souffle est indéniable (Fall Into The Future). Peu réussiraient cet Out Of Control sans s’empâter, et ils ont la confiance qui leur permet d’assumer avec brio un riff de synthé (The Static Age). Les lourds enchaînements d’accords sont imparables (Kind As You Can qui présente deux visages) et leurs permettent d’asseoir leur intensité supérieure de Wandering Son.
Avec l’habitude, on arrive à distinguer qui est à la manœuvre du morceau alors qu’au début, on avait même du mal à définir qui chantait. Forest Green par exemple est typiquement un morceau de Dan Boeckner, c’est sa façon à lui de tout donner.
Ensemble ou séparément, on adore toujours ces artistes canadiens. Il est toujours rafraîchissant d’écouter du rock qui ne soit pas une décalque de choses du passé de toute façon. Thin Mind est un des premiers grands albums de l’année parce que tout fonctionne. S’ils ont apparemment trouvé le genre qui marche à tous les coups, ils arrivent à suffisamment le décliner pour que leurs albums soient d’imparables enfilades de morceaux puissants. Rien ne remplace l’addition de deux artistes intenses et concernés.
En caricaturant, on avait défini le style de Rural Alberta Advantage avec une voix éraillée et une batterie fièrement en avant. Et on a tout ça ici, d’emblée. On se retrouve d’autant plus en terrain connu que les 6 premiers morceaux sont ceux de The Rise EP paru l’an passé. Ce qu’on en a dit tient toujours bien évidemment.
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La transition de Moonface à Spencer Krug s’est faite en même temps que son apparition sur Patreon. En gros, c’était le versant plus personnel, distillé (...)
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Peu de groupes ont pu garder une image de sympathie aussi tenace au fil des années. Avec ce neuvième album pour autant de critiques ici, pas de doute, on est en terrain connu. La continuité est aussi assurée par ce line-up inchangé depuis le dernier album et le même Patrick Ford qui assure la production tout comme celle de !!!.
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