mardi 18 février 2020, par
Ca fait plus de quarante ans que Wire est hors-normes. Pas tellement stylistiquement (ils ont aussi façonné le post-punk après tout) mais les formations de cet âge qui restent pertinentes et évoluent ne courent pas les rues. A parler franchement, on ne connaît pas d’autre exemple. Si vous avez des idées, je suis preneur. Même si des noms comme The Cure ou Depeche Mode peuvent être pertinents, leur rythme de parution n’est absolument pas comparable.
Parce que depuis leur énième retour en 2008, ils ont planté sept albums comme autant d’arbres centenaires défiant le temps. Evidemment, on aborde maintenant un album de Wire en parfaite connaissance de cause et il est de bon ton de retrouver des éléments communs et forts, comme le parlé-chanté de Colin Newman sur Cactused ou une durée totale de 34 minutes classique en leur chef.
Garder une personnalité, un son et faire évoluer tout le reste, le principe est simple mais terriblement compliqué à mettre en pratique. C’est qu’ils en seraient presque enjoués (Cactused). Et ils gardent leur son sur Off The Beach qui se profile tout de même comme une perle pop, profitant de leur science de la concision. On est donc contents de retrouver leur post-punk bien rond, au son à la fois anguleux et cotonneux. C’est ce qu’on attend d’eux après tout. Mais ils ne sont pas comme ça, et ils ne livrent absolument pas un album linéaire et convenu.
D’accord, c’est une formation qui puise ses racines dans le punk originel mais ils n’ont pas abordé leur carrière avec le doigt dans la prise, leur importance artistique et historique étant justement d’avoir fait bouger les lignes, étendu ce qui était possible sur le corps encore chaud d’un punk nécessaire mais pas suffisant. Ils osent donc l’apaisement sur Unrepentant ou Shadows, prenant même à l’occasion la tangente. Et ce n’est pas une tension rentrée même si elle est fameusement présente du côté de Hung. Et puis il y a malgré tout leur sens mélodique acéré sur Humming, même si ce n’est pas la qualité la plus flagrante chez eux d’une manière générale.
Evidemment, si on n’a pas les armes pour capter toutes les allusions comme un vrai spécialiste, on pense que c’est un de leurs albums les plus ‘calmes’ à ce jour. Quand on le pratique depuis plus de quarante ans, on ne peut même pas parler de décalage. Album déroutant de prime abord par sa relative lenteur, il montre si besoin en était que Wire n’avance qu’au gré de ses envies. Qu’on soit plus admiratifs qu’émus au final n’est qu’un détail dans une histoire qu’ils ont largement contribué à façonner.
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