mercredi 14 octobre 2020, par
Evidemment il y a les violonistes qui ont un talent qui déborde largement le cadre de leur instruments. On vous a déjà parlé ici de Sophie Trudeau, Sarah Neufeld, Catherine Graindorge, Emily Wells ou Jessica Moss. Et puis il y a les harpistes, souvent encore plus pointues. Serafina Steer et Joanna Newsom sont les plus connues, avec une personnalité musicale forte. Il parait qu’on retrouve chez l’artiste française la même propension à se produire seule avec des pédales de loop diverses et variées, ce qui est une caractéristique d’artistes qui assument leur propre univers.
Ce n’est pas de virtuosité instrumentale dont il est question cependant. Parce que c’est la subtilité du chant, cette capacité à ne pas se perdre dans les méandres qui tiennent les premiers rôles. On est donc dans une pop presque expérimentale dont la voix produit la matière première. La sienne jouit d’une belle élasticité qui assure tout ce qu’elle tente ici. Et elle s’entoure d’une collection de collaborateurs vocaux qui complètent bien l’ensemble.
Follow Snow suit les traces d’une St Vincent, ce qui est ambitieux mais pleinement assumé, Annie Clarke étant sans doute la seule absente du dossier de presse qui revendique sans complexe une quinzaine d’artistes de pointe. Mais son caractère aventureux est indéniable, pouvant même jouer d’un peu de distorsion avec un phrasé presque hip-hop. Le corollaire inévitable est une perception bien personnelle et subjective de l’auditeur qui suivra ou pas, tout comme on adhère ou pas (plutôt ou pas pour nous) à Micachu, Deerhoof ou Tune-Yards.
On retrouve même l’inénarrable Philippe Katerine sur Push Me. Il s’agit du chanteur, alors que le guitariste jazz aurait été un choix plus attendu. Cette demande de retour est évidemment pernicieuse et on ne s’éloigne pas de l’absurde féroce de son intervention sur Frère Animal (premier du nom). Elle se lance elle-même en français sur Le Refuge de la Couleur fait penser plutôt à Camille, ce qui est d’une logique presque implacable.
Si les teintes jazz et soul rendent le résultat plus éloigné de nos aspirations personnelles, il faut reconnaître à Laura Perrudin une personnalité certaine et une maîtrise de sa créativité, a vous de voir si ce talent vous parle.
On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
Et puis il y a un concept, on peut voir cet album comme une visite de maison (forcément (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
Le truc du trio allemand Painting, c’est de l’art-rock anguleux dans la lignée de choses comme Deerhoofou Architecture in Helsinki (désolé pour les références pas neuves). Et oui, c’est un genre qu’on apprécie toujours (pas trop Deerhoof pourtant, allez comprendre) surtout quand il est défendu avec autant de verve.
Basé sur l’idée d’une AI qui prendrait ’vie’ et revendiquerait son identité, (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)