vendredi 23 juin 2006, par
Pénétrer la discographie d’une légende vivante riche d’une cinquantaine de titres est intimidant. Quand arrive le jeune Robert Zimmerman en 1962, nul ne se doute de l’influence que ce timide garçon aura sur l’histoire de la musique. Après quelques impeccables albums acoustiques, il décide, un jour, au festival folk de Newport d’électrifier son répertoire déjà fameux. Le scandale est énorme pour la création de ce qui ne s’appelle pas encore le folk-rock. Si le premier essai de ce style sur vinyle s’appelle Highway 61 revisited, il sera confirmé de façon magistrale par Blonde on blonde, le premier double album studio de l’histoire du rock.
Tous les titres qui le composent ne sont pas sortis en 45 tours, ce n’est pas l’optique de Bob, mais ils sont devenus des classiques. Il suffit d’écouter I want you, Stuck inside of a mobile, Just like a woman, les 15( !) minutes de Sad eyed lady of the lowlands pour se rendre compte de la faculté qu’a le bonhomme à graver pour toujours des mélodies dans nos mémoires. Ici encore, malgré l’abondance, rien n’est gratuit ou superflu. Si ces versions originales sont moins énervées que sur la tournée Before the Flood de 1973, où ils deviennent méconnaissables tout en acquiérant une dimension nouvelle grâce à un groupe survolté (simplement nommé The Band), elles ont le charme des grandes chaleurs du Sud des Etats-Unis. Quand on pense que le bonhomme est encore arrivé, après une longue traversée du désert, à nous fournir un des meilleurs albums de 1998 ! (M.)