mercredi 11 novembre 2020, par
Citer ses sources est essentiel. C’est donc The Callstore (auteur d’un album cher à nos coeurs) qui nous a signalé l’existence de Centredumonde. En creusant un tout petit peu, on découvre un album irrésistible et puis le hasard frappe à la porte avec la sortie de cet EP avec la chanteuse nantaise Claire Redor.
Les affinités électives, c’est un concept, une constatation simple mais compliquée à exprimer. En un mot comme en cent, on a tout de suite fondu pour cet EP alors que sur le papier, certains éléments pouvaient faire franchement pencher la balance dans une autre direction. Ces sons électro sur le très prenant premier morceau par exemple pourraient apporter de la lourdeur, être insistants mais ils apportent au contraire de la fraîcheur, viennent renforcer cette mélancolie tenace. Tout est question de classe, pour que ça ne sonne pas cheap. On n’a pas mis longtemps pour être conquis donc.
Ils s’en sortent aussi par le haut de l’exercice vraiment casse-gueule de la reprise traduite. C’est fait sérieusement, Cambodia de Kim Wilde reste magnifique et le dernier couplet est parfait. Mais la pièce de résistance est à la toute fin de l’album, Le Ciel Donne Si Peu à Voir est tout simplement poignant. Les sons sont denses et sombres mais ne prennent pas le dessus sur la chanson elle-même avant un final somptueux. Et l’humour noir et désespéré est quelque chose qu’on chérit et qu’on retrouve dans les paroles
Avec toi je me sens/Comme un Juif allemand/Dans les années ‘30/Je garde espoir, je patiente/Refusant de croire que tu veux ma peau.
Ou alors dans les thèmes. Sweet Kiss est inspirée par la mort absurde, en 1923, à l’hippodrome de Belmont Park, du jockey Frank Hayes, dont le cadavre, juché sur son cheval, franchit en tête, pour la première fois de sa vie (sic), la ligne d’arrivée (oui, on reprend un tweet tel quel quand il est impeccablement formulé).
Et on termine par une bonne nouvelle : c’est en téléchargement gratuit sur Bandcamp. Voilà la meilleure utilisation que vous puissiez faire de votre bande passante aujourd’hui. On ne découvre pas des artistes francophones aussi attachants tous les quinze jours et ces cinq titres en appellent d’autres, beaucoup d’autres.
Après un EP prometteuret un album remarqué, Muet prend l’air. Comme Kwoonou Andrew Bird, ils ont choisi de sortir du studio pour enregistrer un nouvel EP. Pas de révolution en vue pour Colin Vincent (Volin) et Maxime Rouayroux, le spectre de Thom Yorke plane toujours sur cette formation. Il y a des comparaisons plus infâmantes convenons-en. Le chant particulier et les sons travaillés (…)
Clara Luciani fait de la variété. C’est une simple assertion qu’il est nécessaire de rappeler. Parce qu’on parle d’un des cadors du genre, voire de la reine incontestée en francophonie. C’est le prisme au travers duquel il conviendra d’apprécier son troisième album. Si son passé en tant que membre de La Femme ou son premier album solo la destinaient à une chanson française plus indé, elle a (…)
Si on ne craignait pas autant les poncifs, on parlerait de ‘belle proposition de chanson française’ pour le sextette emmené par Roxane Terramorsi et Nicolas Gardel. Et on serait un peu convenus, certes, mais aussi dans le vrai. Parce que ce qu’on entend sur ce premier album, on ne l’a entendu comme ça chez personne d’autre.
Ou alors pas en francophonie (il y a des morceaux en anglais ici (…)
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La réponse cingle après quelques secondes, avec la (…)