lundi 21 août 2006, par
Louise Attaque avait mis en avant une vérité parfois oubliée : il suffit de quelques instruments acoustiques et d’un violon pour mettre une grosse ambiance.
Gros succès plus commercial que critique puis après le second album, ils se sont séparés en deux, qui chez Ali Dragon, qui chez Tarmac. On ne se doutait pas qu’une reformation était possible avant d’apprendre la sortie de ce A plus tard crocodile (traduction littérale de l’anglo-saxonne extpression See you later Alligator).
Nous les acceuillons donc de nouveau et dès le troisième titre, on est surpris par Shibuya Station. TC Matic ? Non, l’anglais yaourt nous amène forcément dans l’hexagone, mais nous sommes intrigués et c’est sans doute le but.
On sent parfois une influence marquée de Tarmac (Sean Penn, Mitchum ou encore Salomé), avec les mêmes voix sous mixées, les mêmes gimmicks, les mêmes petits riffs de violon, le même travers d’un morceau trop long et répétitif.
Les paroles sont ici en net progrès. Les groupes français ayant été portés momentanément au pinacle des ventes ont souvent eu des paroles stupides. Il suffit d’évoquer Téléphone ou Indochine pour s’en convaincre. Ici, non, plus de cadavres exquis vaseux, mais une proximité plus immédiate, presque figurative. Mais bon, on ne les a jamais apprécié pour ça non plus. Il y a quand même Miossec, Bénabar, Jeanne Cherhal, Florent Marchet, Vincent Delerm ou Cali pour faire de bonnes paroles en français.
Quand la fureur revient, elle se condense en moins d’une minute (Oui-non, Oui-non reprise) et montre que leur inspiration pour ce genre de titre n’est plus ce qu’il a été, sorte de démonstration par l’absurde de l’intérêt d’une évolution. Même la version chaloupée (artifice rappelant le One more time des Clash sur Sandinista) est carrément dispensable.
Une partie de l’enregistrement s’est effectué à New-York et ça se sent déjà sur un groove plus appuyé qu’à l’ordinaire (Si on marchait jusqu’à Demain). Même quand parfois la voix ne prononce rien, et le groove est quand même là (A l’envers), avec des artifices nouveaux (une pédale wah-wah sur la guitare), de vraies montées dedans et une batterie qui lâche les chevaux.
Sur Manhattan, on dirait même qu’ils se sont frottés aux gourous de DFA (LCD Soundsystem, The Rapture) qui leur auraient apporté guitares funky discrètes, basse ronde et voix échoïsée. On risque de de nouveau se trémousser sur du Louise attaque mais pas sur le fort difficilement supportable à la longue J’t’emmène au vent. Les influences du nouveau monde ne sont pas celles auxquelles on se serait attendu comme le spectre qui va des Violent Femmes à Sixteen Horsepower. Par contre quand le son est plus léger et pop, un violon ne suffit pas à faire prendre la sauce (La nuit).
Peut-être l’album souffre-t-il des choix de titres, de trop de morceaux (18 quand même) dont trop d’anecdotiques qui rendent cet album plus attachant que vraiment renversant.
Plus de rage juvénile donc, mais pas d’endormissement en vue non plus, la nouvelle orientation, ou plutôt l’évolution de Louise Attaque séduit, comme s’ils avaient grandi avec nous. Bien sûr, ils ne feront plus se pâmer les cours de récréation mais on ne les peuple plus non plus.
Nous sommes en 2005 et j’ai bien aimé le dernier Louise Attaque. La vie est bizarre parfois. (M.)
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