lundi 7 décembre 2020, par
‘Ils deviennent quoi, The Irrepressibles ?’
La question posée sur Twitter m’a valu une réaction de leur part. Ils étaient donc encore là et bien là, ce que leur troisième album vient de confirmer. Et on ne peut que s’en réjouir. Le souvenir vivace de leur parfait In This Shirt les aurait gardés dans nos mémoires de toute façon.
Comme souvent dans les projets ambitieux et éclectiques, il y a un créateur à la manœuvre et dans ce cas-ci il s’appelle Jamie Mcdermott. Cet album peut s’appréhender comme un carnet de vie, un peu comme la tournure que prend la discographie de Kevin Barnes (Of Montreal). Le rapprochement n’est d’ailleurs pas inutile, les deux artistes réussissant le grand écart entre intimité et grandiloquence, électronique parfois aventureuse et tentations pop.
Dès l’entame, on retrouve cette voix, ce vibrato profond qui touche. Le timbre de Jamie Mcdermott qu’on peut rapprocher de celui d’ANHONI se mêle parfaitement à cet éclectisme des ambiances. Parce c’est sans doute ce qui frappe d’emblée, cet éclectisme qui s’éloigne franchement des tentations ‘cabaret’ qu’on leur connaissait.
Parce que tout de suite cet album vire (en français même) vers un morceau complexe mais jamais décousu. La frontière est ténue, il reste résolument dans les clous. Et la maîtrise permet de prendre des libertés inédites. Let Go peut ainsi s’ébrouer en electro-pop sur de courtes plages. Cet album étonnamment discret par rapport à ce qu’on connaissait de ce projet mais aussi par rapport à des équivalents américains comme, disons, Of Montreal. Les prises d’intensité n’en ressortent que mieux (Submission).
Le plus remarquable, c’est que jamais la diversité des ambiances ne rend cet album hétéroclite. On peut ainsi enchaîner une plage ambient (The Child Inside Falls In Love), pure déclamation ou pièce lancinante (Dominance) sans problème. Et on termine par une vraie petite perle au piano, comme un morceau d’Antony qu’on ne connaitrait pas encore, d’une intensité remarquable et qui se profile comme ce qui nous touche le plus tout en n’étant pas typique de cet album qui surprend de façon bien gratifiante et signe des retrouvailles qu’on voudra prolonger.
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
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