mercredi 10 février 2021, par
La musique est aussi affaire d’évocations et on a décelé une impression d’espace immédiate chez les Canadiens de The Besnard Lakes. Ce qu’on en pensait quand on les a découverts il y a 14 ans (ouch…) tient toujours, leur singularité est toujours là. C’est toujours très beau, très majestueux. Un peu lent aussi, mais selon les canons dream-pop ou d’une certaine forme indolente de prog qui aurait heureusement oublié d’être virtuose. Il faut tout de même préciser qu’il faut fameusement dominer son sujet pour se lancer dans des albums comme celui-ci.
De la dream-pop susmentionnée, ils ne gardent que quelques caractéristiques comme des sons brouillardeux, des voix haut perchées qui se planquent dans le mix. Mais il y a une lenteur supérieure, un ton pachydermique qui participe du charme, se faisant presque immobile le temps de Christmas Can Wait. L’esprit vagabonde forcément un peu mais ce n’est pas important. The Dark Side Of Paradise se présente en effet comme une plaine un peu plus désolée et s’il incarne le genre au même titre que les autres, on se dit que les espaces, ce sont aussi des steppes monotones.
Parce que le changement le plus notable, au fond, est le format général, la durée de l’album étant presque double de celle des livraisons précédentes pour 9 plages ‘seulement’. Paradoxalement, cette longueur semble en phase avec le style pratiqué et on s’étonne de la relative brièveté des albums précédents.
Pour le reste et si on s’attarde sur des détails, on apprécie cette arrivée de nuées de guitare sur The Dark Side of Paradise. Ils densifient encore New Revolution, le genre de morceau qui profite à plein de ce nouveau format pour s’ébrouer et évoque un Neil Young perdu dans la brume. Pas d’accélération donc mais une sensation de chœur, d’implication sur Our Heads, Our Hearts On Fire Again. C’est une musique d’espace, certes, mais nullement de solitude. Et puis on n’insistera jamais assez sur l’importance d’une basse bien structurée dans cette musique plus éthérée. Il y a donc cette longue plage titulaire finale de plus de 17 minutes. Le morceau ne traine pas pour autant, c’est à partir de son milieu qu’il propose un net ralentissement, un passage presque drone qui n’est pas pour les auditeurs pressés (qui ne sont pas arrivés jusque là sans doute).
La conjonction de la longueur et du style pratiqué implique presque forcément que l’attention se relâche de temps à autres mais comme toujours, The Besnard Lakes est un groupe qu’on apprécie toujours autant pour l’effet produit, pour l’incroyable sensation de liberté, de cocon et de voyage aérien mêlés. Qu’ils prennent leurs aises sur un format plus ample est finalement très logique et leur convient forcément.
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