lundi 15 mars 2021, par
Dans les remises de prix à la fin du cycle secondaire (du moins mon établissement de l’époque), le plus improbable est celui du ‘meilleur espoir’, ou un intitulé bidon s’en approchant. Il visait à débusquer celle ou celui qui devait avoir l’avenir le plus radieux. Il va de soi que la réalité pouvait se révéler un rien différente. Dans la copieuse promotion des premiers albums de 2005, qui aurait pu croire que Clap Your Hands Say Yeah aurait une discographie plus continue, constante et solide que, disons, Arcade Fire ou LCD Soundsystem ? Peu de monde sans doute pourtant, en 2021, c’est une constatation qui s’impose. Loin de nier ce début de carrière sous le signe du buzz, ils intitulent un morceau CYHSY, 2005 qui dégage
Comme déjà identifié sur leurs excellents albums plus récents, certains sons et la majesté qui se dégage de cette musique évoquent les bons souvenirs du The Cure circa Disintegration. La combinaison de ces sons qu’on chérit, de la voix particulière d’Alex Ounsworth et d’un peu de lourdeur fait de Thousand Oaks un de ces morceaux dont on ne semble pas se lasser. Pourtant, cette voix nasillarde qui prend beaucoup de place ne devrait pas être un produit d’appel. Et c’est encore plus flagrant quand elle s’épanche (Dee, Forgiven), harmonica à la clé. Il se peut même que certains le verront franchir la ligne rouge de beaucoup sur If I Were More Like Jesus. Mais rien à faire, ça fonctionne.
Ils arrivent à instiller cette intensité d’emblée, avec un morceau qui nous attrape sans coup férir. On est contents de les retrouver dans la continuité de ce qu’on a déjà aimé mais on apprécie aussi de voir quelques nouvelles inclinations. On est emportés par New Fragility quand imperceptiblement il s’élance dans son dernier tiers à grand renfort de cordes. Sur Innocent Weight ou Went Looking Down For Trouble ce sont ces cordes qui supportent une belle montée en bonne et due forme. A l’inverse, il suffit d’un piano pour lancer Mirror Song.
New Fragility est un album plus lancinant, peu spectaculaire, moins immédiatement convaincant que ses prédécesseurs pourtant, c’est exactement ce genre de sortie qui cimente la réputation d’un groupe. De plus, c’est un album qu’on aborde par la sympathie développée au cours de 16 ans de fréquentation de la formation et qui grandit au fil des écoutes. Plein de raisons de continuer à écouter ces discrets héros donc.
Article Ecrit parEn général, quand plusieurs années passent entre deux albums, on se demande à quoi les artistes ont consacré leur temps, tout simplement parce que leur emploi du temps nous est inconnu. Nécessité faisant loi, Jonathan Meiburg s’est lancé sur Patreon, ce qui a pour effet secondaire de nous connecter avec son actualité. En plus de donner accès à des reprises minimalistes qui, filmées et enregistrées au téléphone, touchent souvent au sublime.
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