vendredi 19 mars 2021, par

Parfois, c’est sciemment qu’on se lance dans des albums avec la volonté de se faire secouer, comme on se met dans la file de montagnes russes en sachant ce qui nous attend, partant de l’idée que cette anticipation un peu anxieuse fait partie du plaisir. C’est sur foi d’une prestation live stroboscopique du trio français formé de Max Andrzejewski à la batterie et au synthé, Jean François Riffaud à la basse et Julien Desprez à la guitare que l’envie de me frotter à cet étrange album de deux titres est née. Il faut dire que le fait que ce soit sur Carton Records (Gilles Poizat, Sébastien Brun) est maintenant un gage de bon goût aventureux.
Donc c’est abrasif, c’est fort. On y entend des riffs, des éruptions mais un groove paradoxal (non dansant a priori pour une psychomotricité normale). On pourrait évoquer un genre de math-rock dont la structure serait mobile. Du free-jazz qui aurait avalé du post-punk, voilà deux évocations qui montrent à la fois le désarroi du critique et la fascination de l’auditeur. Mais pas de la fusion extrême comme Mars Volta, c’est encore plus abrasif et jouasse et la virtuosité est manifeste mais jamais ostensible. Il faut des rides pareils, on avait adoré HEALTH pour ce genre de raison.
Vous l’aurez compris, on adhère ou pas, ici, c’est oui. On peut dire aussi que le premier album de Foals est le versant ‘variété’ de ce genre. Mainstream Ride évolue d’un trait pointilliste à son exact opposé drone. Catfish est pour le moins haché et cache dans ses presque 20 minutes plusieurs aspects. Dans cette forme d’art expérimental, il ne faut pas espérer que la maladresse donnera quelque chose d’intéressant. La maîtrise est soufflante. Organiser du chaos, voilà la mission du trio. C’est flagrant quand une mélodie naît de ce qui ne semblait pas pouvoir la générer.
Tout comme il est fort désagréable de se faire forcer la main pour une attraction de foire, il faudra que ce soit votre envie qui décide du moment pour vous frotter à ceci. Pour le reste, on se surprend à aimer ça plus qu’on ne l’aurait pensé, et on en sort lessivés et avec le sourire.
On vous avait déjà parlé de l’éclectisme des Allemands Sparkling et si cette caractéristique se retrouve toujours, ils ont sensiblement déplacé le curseur. Exit la composante post-punk ou les allusions à Wire, le virage est plus pop. Et réussi comme on va le décrire.
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