lundi 14 juin 2021, par

Il est des groupes qu’on voit venir dès les premiers morceaux lâchés au fil de leur Bandcamp. Mais on attend souvent l’album pour voir si les raisons de s’enflammer sont légitimes. Dans le cas des remuants Squid, elles le sont. On retrouve d’emblée une morgue très british, un constat social narquois mêlée à une distanciation et une diction qu’on apprécie chez beaucoup de leurs compatriotes, Art Brut en tête.
Ce n’est pourtant pas l’ambiance potache qui prime ici, on fait plutôt dans le groove lourd et lent. Les ingrédients sont connus et fort appréciés. On détecte des traces de math-rock, de trucs arty anguleux comme This New Puritans, forcément un fond de Kraut, les inévitables Talking Heads, pour un funk blanc assez irrésistible (Narrator). On peut les voir comme une version d’albion de choses comme LCD Soundsystem mais moins placide. Ou alors Tom Vek qui aurait pris du speed (c’est mal). Une fois cette comparaison établie, difficile de s’en défaire. Mais ce n’est pas grave, on adore. Et ça pousse, de façon presque retenue mais tout de même énervée. Et c’est vraiment irrésistible quand ça part pour de bon (Paddling). Ce sont ces moments-là comme cette fin de Pamphlets qui justifient le déplacement plus que pour les déviances bruitistes de 2010.
Le mélange est connu et éprouvé, le plaisir de Squid est donc à chercher ailleurs, dans leur propension à transcender le genre. On ne suit pas seulement ceux qui réinventent la roue mais aussi ceux qui la font tourner avec talent et empressement. Vous l’aurez deviné, c’est à cette dernière catégorie qu’appartient Squid et les promesses de morceaux épars se confirment dans un copieux et dense premier album.
Découverts la même faste année 1994, Pulp et The Divine Comedy constituent toujours des repères 31 ans (ouch...) après. Le hasard veut qu’ils nous reviennent tous deux en 2025, dans une bonne forme qui semble imperméable au passage du temps.
Le côté résolument hors du temps, hors de ce temps plutôt, facilite sans doute la prise d’âge de la musique de Neil Hannon. Le talent faisant le reste. (…)
Non, je n’aurais jamais pensé critiquer l’actualité d’un groupe comme Pulp (on en avait parlé ici pourtant). On craint d’ailleurs souvent ces retours venus de nulle part tant la fibre nostalgique permet de plans marketing. Personne ne pense une seconde qu’Oasis se reforme sur des bases artistiques et pour proposer du matériau neuf et excitant.
C’est dans ce contexte un peu suspicieux que (…)
Dansante et hédoniste, la musique de Snapped Ankles se veut une distraction volontaire, un mécanisme de survie assumée plutôt qu’un aveuglement négation. Et c’est vraiment vital ici et maintenant. La danse comme manière de rassembler et d’évacuer. Pourquoi pas, surtout que ça n’inhibe pas l’action par ailleurs.
Surtout que sur le cinquième album de la formation londonienne n’est pas (…)
En matière de critique, tout est question de perception. Certes, on tente de définir le contexte, de placer une œuvre dans une époque au moment où elle se déroule (oui, c’est compliqué) mais souvent, on essaie en vain de définir nos affinités électives. Et puis si on n’arrive pas à expliquer, rien ne nous empêche de partager. Ainsi, on a adoré tout de suite ce que faisait Squid. En alliant (…)