lundi 14 juin 2021, par
Il est des groupes qu’on voit venir dès les premiers morceaux lâchés au fil de leur Bandcamp. Mais on attend souvent l’album pour voir si les raisons de s’enflammer sont légitimes. Dans le cas des remuants Squid, elles le sont. On retrouve d’emblée une morgue très british, un constat social narquois mêlée à une distanciation et une diction qu’on apprécie chez beaucoup de leurs compatriotes, Art Brut en tête.
Ce n’est pourtant pas l’ambiance potache qui prime ici, on fait plutôt dans le groove lourd et lent. Les ingrédients sont connus et fort appréciés. On détecte des traces de math-rock, de trucs arty anguleux comme This New Puritans, forcément un fond de Kraut, les inévitables Talking Heads, pour un funk blanc assez irrésistible (Narrator). On peut les voir comme une version d’albion de choses comme LCD Soundsystem mais moins placide. Ou alors Tom Vek qui aurait pris du speed (c’est mal). Une fois cette comparaison établie, difficile de s’en défaire. Mais ce n’est pas grave, on adore. Et ça pousse, de façon presque retenue mais tout de même énervée. Et c’est vraiment irrésistible quand ça part pour de bon (Paddling). Ce sont ces moments-là comme cette fin de Pamphlets qui justifient le déplacement plus que pour les déviances bruitistes de 2010.
Le mélange est connu et éprouvé, le plaisir de Squid est donc à chercher ailleurs, dans leur propension à transcender le genre. On ne suit pas seulement ceux qui réinventent la roue mais aussi ceux qui la font tourner avec talent et empressement. Vous l’aurez deviné, c’est à cette dernière catégorie qu’appartient Squid et les promesses de morceaux épars se confirment dans un copieux et dense premier album.
Nous sommes en 2013. Après un premier album acclamé emmené par le tube Foundations, la star de Myspace a confirmé avec My Best Friend Is You la plupart des espoirs placés en elle et la voici en position de définitivement asseoir son statut avec un troisième album traditionnellement piégeux. Mais elle va relever le défi.
Sauf que vous savez que ça ne ça ne s’est pas passé comme ça. Larguée (…)
Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom (…)
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
Il faut dire aussi (…)
Outre un flair hors-normes pour dégotter des talents très actuels (Nadine Khouri, Raoul Vignal, Emily Jane White...), Talitres a aussi le chic de remettre en selle des formations culte. A l’instar de Flotation Toy Warning ou The Apartments, Ralfe Band était passé sous nos radars et c’est le label bordelais qui nous le signale.
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