mercredi 7 juillet 2021, par
Écouter de la musique expérimentale est une expérience qui s’offre de temps à autre. L’exploration de la limite est passionnante, il faut savoir entendre ceux qui s’y rendent. RIFO est le projet de JF Riffaud qu’on a croisé récemment en tant que guitariste des incandescents et pointus Abacaxi.
Au contraire de l’art-rock ultime et jouant de la dissonance et de la rythmique, ce projet privilégie un travail sur les textures. Un album solo d’un guitariste pourrait être une démonstration de virtuosité, ce n’est vraiment pas le cas ici, même s’il faut un talent certain pour s’enfoncer de la sorte. La guitare est clairement considérée ici comme une matière première, une source de sons et de rythmes.
Le premier morceau prend donc son temps pour s’installer, pour que la répétition se fasse entêtante et puisse encapsuler les digressions inévitables et revigorantes. On ne parle pas de chansons ici, mais d’effets, comme un rebond sur Teeth. Les sorties de Carton Records se suivent et se ressemblent dans l’exigence et la fascination. Étonnamment aéré et accessible, cet album de RIFO est une vraie découverte qui ouvre l’esprit.
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)
La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)