mercredi 18 août 2021, par
Le plaisir de la découverte est une chose, celui des retrouvailles régulières en est une autre, tout aussi délectable. En dix ans, cinq albums et autant de retours, Ryan Karazija nous a toujours convié chez lui, dans une ambiance intime mais jamais fragile.
On aime en effet le spectaculaire quand il ne semble être qu’un produit dérivé, pas l’objet d’une attention forcée. Et spectaculaire, David l’est indéniablement. Cette façon permet de se laisser surprendre par les lents soubresauts de Hummingbird ou d’appuyer la rythmique tordue de Fade Away. Mais la lenteur est souvent de mise, tout au moins à l’entame des morceaux (Fucked Up). Sleep Peacefully est un moment de douceur et même les soubresauts de Stay Calm, Keep Quiet sont ouatés.
L’effet général s’approche d’un Perfume Genius qui aurait préféré étendre le son plutôt qu’hausser le ton. Ou comme si Bon Iver avait décidé de réenregistrer son premier album avec le son des suivants. Des mélodies magnifiques sont nécessaires et sont bien là (Burial Ground, Bye Bye) et serrent immanquablement la gorge. Et Captain a la majesté d’un Sigur Ros.
Les artistes le savent, jouer sur le seul charme ne suffit pas. Album après album, Low Roar pousse le bouchon un peu plus loin, gardant la délicatesse tout en augmentant l’ampleur. On vient de passer dix années avec lui, on ne va pas le laisser comme ça.
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)