lundi 13 septembre 2021, par
Ça fait maintenant plus de 10 ans qu’on suit Conor O’Brien, une rencontre solo en première partie d’Owen Pallett à Belfast nous avait même permis d’anticiper le premier album. Depuis on a suivi sa discographie avec intérêt et on se souvient qu’il nous est revenus la dernière fois avec quelques délires psychédeliques et un son bien ample.
C’est justement une belle ampleur qui entame les hostilités avec The First Day et comme souvent avec lui, le meilleur morceau est lâché d’emblée. Il monte et se maintient en altitude et qui rappelle sa singularité. Mais subrepticement, sans qu’on puisse dire à coup sûr pourquoi, l’intérêt s’émousse.
Ce n’est pas une musique qui s’apprécie en totale sourdine, l’ampleur du son a besoin d’attention et d’espace. C’est d’autant plus remarquable qu’il a enregistré ceci presque seul dans son petit studio, le mixage étant confié à David Wrench (Frank Ocean, The xx, FKA Twigs).
Oui, il y a plein de saxophone sur So Sympatico mais c’est bien parce que c’est lui qu’on lui pardonne cette incartade qui ramène à des heures sombres des années ‘80. Il propose aussi des guitares acide sur Circles In The Firing Line mais c’est une exception, un petit pas de côté sans doute défoulatoire. On retiendra plus volontiers le joli gimmick de Momentarily se diluant dans les chœurs. Reconnaissons qu’il sait comment monter un morceau en neige (Restless Endeavour).
Il se différencie souvent de ceux qui pratiquent un genre connexe comme Patrick Watson ou Other Lives mais la patte aérienne manque un peu ici. C’est en effet un des exemples de réussite du genre, enfin c’est évidemment une préférence purement personnelle. Il n’a sans doute pas voulu rendre ça lourd et sirupeux et c’est de fait léger mais l’effet secondaire est de rendre le tout un peu évanescent. Ce qui n’est pas un défaut intrinsèque mais ne suscite pas la même émotion que les exemples cités (auxquels on pourrait ajouter Get Well Soon ou Bright Eyes, références il est vrai hors de portée) ou simplement ce que lui a pu faire par le passé.
Mais une critique c’est aussi et surtout une histoire de ressenti et c’est précisément de ce côté que ce Fever Dreams pêche un peu. On avait d’ailleurs ressenti ça sur The Art Of Pretending To Swim qui était lancé par un morceau hors-normes dont on ne retrouve pas d’équivalent ici. Il a affirmé son style mais ne trouve pas encore ici les morceaux dingues qui pourraient le transcender. Sur foi de ce qu’on connait de lui depuis dix ans, ça ne saurait tarder.
En attendant, on peut se lover dans ce cocon sonore. Tout ça n’écornera pas la sympathie naturelle qu’on a pour le talent indéniable de l’Irlandais mais il semble compliqué de présenter ceci comme un sommet de son attachante discographie mais comme une étape bien plaisante vers des sommets inévitables.
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