mardi 21 septembre 2021, par
Le mot algorithme a quitté depuis longtemps le seul landerneau geek pour rejoindre le langage courant. Il faut dire qu’ils gèrent directement et indirectement beaucoup d’aspects de nos vies. Autant qu’on le sache, la composition des groupes musicaux ne fait pas appel à ces technologies pourtant certains castings semblent taillés par une force extérieure tant ils semblent cohérents. On a déjà parlé de cette formation née de la rencontre entre Aaron Dessner (guitariste de The National entre autres) et Justin Vernon (Bon Iver évidemment mais aussi Volcano Choir) à l’occasion de la compilation Dark Was The Night et voici leur second album qui rassemble les artistes qui ont été produits par un des deux comparses (voire les deux).
Anaïs Mitchell a le double privilège d’ouvrir et de clore cet album et sa voix est une de ses belles découvertes. Au rayon des connaissances, il est inévitable que les Fleet Foxes soient autre chose qu’impeccables. Cependant, Phoenix est plus lisse que ce qu’on entend de leur côté. La présence du célèbre falsetto de Vernon ne l’empêchant pas de s’approcher de ce que Band of Horses dans leurs moments plus convenus.
Force est de constater que depuis que les deux comparses ont été mêlés à la réalisation du succès critique et public de Folklore, Talylor Swift est une fille de la bande. Son écriture se fait ici plus frontale et si son chant reste marqué par la variété (entrainant Renegade vers cette veine), on espère que cette pollinisation croisée continuera à porter d’aussi beaux fruits.
Les entêtantes lignes de clavier d’Aaron Dessner sont bien là sur Reese et constituent clairement la colonne vertébrale de New Auburn et sa belle mélodie. La rythmique peut se faire bruissante, clavier clair et voix solaires, c’est un peu ce qu’on entend par défaut ici (notamment sur Magnolia). Ou alors c’est un arpège qui est dominant sur Brycie, chanson sur le frère jumeau d’Aaron, Bryce Dessner, lui aussi guitariste de The National. On note aussi la belle guitare acoustique sur The Ghost of Cincinnati où la voix de Dessner rappelle José Gonzalez.
Mais ce n’est pas un album pastoral, on constate plus de tension sur Easy To Sabotage sur lequel le ton autotuné de Vernon s’accorde avec celui d’un certain Naeem. Il faut dire que le morceau est le résultat d’un collage de deux improvisations live. Cet autotune exacerbé est aussi ce qui peut assurer du liant entre les intervenants qui en usent aussi (La Force, Naeem...). Hutch est quant à elle un hommage à Scott Hutchinson, chanteur de Frightened Rabbit et s’articule comme un spiritual et il convoque rien moins que Sharon Van Etten, Lisa Hannigan et Shara Nova.
Peut-être d’ailleurs que cette convergence de talents et de goûts cause cette ronronnante même si très table d’hôtes où nous sommes conviés. Le ton éthéré presque général rend tout ceci moins aventureux que, disons, un album de Bon Iver mais autant de talent ne peut que briller.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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