lundi 21 août 2006, par
Encore une parution du plus prolifique chanteur de langue française (à ma connaissance). Donc après le double Lilith fin 2003, le DVD Parfum d’accacia au jardin et le projet A bird on a poire avec Fred Jimenez et Jennifer Charles, voici un nouvel album annoncé comme important. Car il annonce ce qui est récréatif et ce qui ne l’est pas. Et c’est mettre une pression exagérée sur un album qui est finalement inférieur au précédent ’vrai’ qui était Lilith.
Certes, les bons moments ne manquent pas. Par exemple les duos avec Carla Bruni (Ce que tu désires devrait normalement rappeler Jean-Louis au souvenir du grand public) et Camille (le très swing L’amour et les Etats-unis) sont réjouissants. N’oublions pas qu’il s’est fourvoyé en son temps avec Mylène Farmer... Dans le même ordre d’idées, la litanie de dictons désuets de L’almanach amoureux tient fort bien la route malgré la vacuité apparente du sujet. Citons encore Jeanne la rousse et La fille du fossoyeur au rang des titres remarquables. Précisons que les paroles de ces deux dernières (et de La Bacchante) sont signés du poète Pierre Jean de Beranger et sont trous de très haute tenue.
Et puis malheureusement, c’est à peu près tout. Il y a bien des titres lents qui sentent un peu le déjà entendu dans un passé récent (Colin-maillard, Et le désert avance, La fille d’un capitaine, Arrête d’y penser) malgré des orchestrations somptueuses et des arrangements de cordes dus à un membre des Tindersticks (indiscutablement ce qui se fait de mieux en la matière à l’heure actuelle). Passons pudiquement sur les deux titres plus enlevés qui sont à deux doigts du ridicule (Winter, Nixon).
Au total, un bonne tenue générale, quelques scories et des moments de toute beauté. Reste que l’abondance récente content trop de longueurs et que sur les trois albums sortis par an il y a de quoi se forger un album inoubliable. A vous donc de séparer le bon grain de l’ivraie. Et comme tous les albums de Jean-Louis Murat, plusieurs écoutes sont indispensables pour goûter toute la force et la subtilité contenues au détour de chaque chanson.. (M.)
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En matière de reprises, ce qui importe souvent plus que le matériel repris, c’est la façon de reprendre, le regard posé sur l’œuvre. Le matériau de base est une collection de morceaux très anciens, collectés au XXème siècle par des Alan Lomax hexagonaux. Ils décrivent par la bande la condition féminine rurale de leur époque et sont non seulement des témoignages précieux, mais ont été choisis (…)