vendredi 8 octobre 2021, par
C’est par la bande qu’on s’est rendus compte de l’importance de Fabrizio Modonese Palumbo. Il fait partie d’Almagest ! qui nous avait déjà plu mais c’est en découvrant ce qu’il avait fait avec Enrico Degani (formidable lui aussi) que l’amplitude de son œuvre s’est manifestée. On l’a depuis recroisé aux côtés d’un très bon Xiu Xiu et c’est sous le nom de ( r ) qu’il se rappelle à notre bon souvenir. Tant qu’on est dans les bons souvenirs, c’est une sortie de Cheap Satanism.
Le début d’album est digne d’un échauffement de Godspeed ! Ce qui indique que c’est un album, pas une collection de chansons. Mais la transition est déjà là, avec des sons électroniques distordus. On retrouvera d’ailleurs cette veine d’une atmosphère plus inquiétante sur THE SSSOPHISSSTICATED SSSOFA SSSNAKESSS, avec en sus une pulsation qui transforme le morceau.
Le single The Side Effects of Self Indulgence avec son clip de poupée queer est toujours aussi percutant. C’est rien moins que Jochen Arbeit des légendaires Einstürzende Neubauten qui vient le raviver. On tient un des hauts faits de cette sortie, certes, mais dans un genre finalement éloigné du reste. Oblivion a aussi ce charisme, cet aspect vénéneux et entêtant, avec un son lancinant, s’effaçant progressivement avant de revenir de plus belle, avec en prime la présence de Jamie Stewart. C’est le versant plus enlevé, plus direct de cet album.
Parce que le reste est plus aventureux, comme l’inquiétante mélopée Vacant Stares ehaussé de la guitare de Paolo Spaccamonti. Mais cette exigence permet aussi une vraie beauté comme celle de Red Coat. Il est dans la veine de ce qu’on entend avec la bande Nick Cave, Warren Ellis ou Blixa Bargeld ou Mick Harvey quand ils illustrent des films. Il n’y a pas d’images ici, mais un solide pouvoir d’évocation et une mélancolie tenace. C’est un album qui prend son temps donc, comptant mêmes quelques plages d’un ambient déviant et prenant (Pira-Pira)
C’est un homme de goût (ses tenues roses sont irréprochables) qui conclut cet album par une reprise le Leonard Cohen, trouvant une belle touche finale à cet album personnel et d’un équilibre subtil.
Que le projet de Vitalic et Rebeka Warrior s’inscrive dans la durée, ce n’était pas nécessairement écrit dans les étoiles après un premier album remarqué. Il reposait sur sur quelques axiomes comme l’emploi fréquent d’un allemand de cuisine qui laissait à penser que c’était un projet né d’une envie particulière. Et non, les revoici avec sous le bras un second opus plus consistant. Avec une (…)
Il est des artistes qui mieux que d’autres nous ont donné des envies d’ailleurs, de champs musicaux inexplorés. Pour les amateurs de rock au sens large, des gens comme Underworld ont été des passeurs, comme New Order avait pu l’être pour des gens (encore) plus âgés que nous.
Cette émancipation auditive était aussi bien ancrée dans son époque, et s’il n’est pas incroyable de retrouver le (…)
Le fond et la forme. La forme et le fond. Paroles et musique. La dualité est bien connue et on la retrouve ici, bien mise en avant sur ce premier album de Stéphane Loisel. Des mélanges sont encore à tenter et celui-ci a sa personnalité propre.
Sur la forme tout d’abord, on peut dire que c’est réussi puisque des versions instrumentales pourraient fonctionner. Italo-disco, electro, le (…)
Si le hasard ou l’habitude vous guident vers ces colonnes, c’est qu’une certaine curiosité musicale vous titille. Partant de ce postulat, on se permet souvent de plonger dans des pans plus aventureux de la musique, quitte à s’y perdre parfois. Cet album parait sur Ormo records qui nous avait déjà gratifié d’œuvres comme Alan Regardin ou No Tongues, défricheurs de possibles (ref belge) (…)
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)