vendredi 5 novembre 2021, par
Il est étonnant de constater que cet album sort dans une relative discrétion alors que toute publication du maître de Chicago met ses nombreux fans en émoi. Surtout que ceci est son versant intimiste toujours plébiscité. On l’avoue, Angelo De Augustine était resté hors de notre radar malgré sa présence sur Asthmatic Kitty. Il a en tous cas une belle voix haut perchée, comme celle qu’on a entendu du côté de Novo Amor et leurs deux univers fusionnent de belle façon.
Avant de se lancer dans l’écoute d’un album de Sufjan Stevens, il est impossible de prédire ce qu’on va entendre. Alors on se renseigne. On apprend vite que l’album a un fil conducteur, ou plutôt une convergence d’inspirations qui proviennent de films, obscurs ou connus.
Car contrairement à ce que la pochette plutôt moche (une constante de son œuvre) pourrait laisser penser, la beauté est ce qui frappe. On réalise aussi à quel point les sujets personnels de Carrie and Lowell étaient poignants. Ca l’est donc un rien moins ici on échange donc volontiers un peu d’”effet waouh” pour une douceur fondante. A Beginner’s Mind est un album qui prend un peu de temps pour s’imposer tant il peut se faire subtil. Intime certes mais pas minimaliste pour autant. Back To Oz est tout de même très ample. Mais c’est une ampleur dénuée de toute velléité expérimentale comme on a pu l’entendre par le passé. Et on profite au passage de vraies jolies choses en apesanteur (Lacrimae, Cimmerian Shade).
Et si la brièveté du commentaire était le plus bel hommage à la beauté simple de cet album ? Et si c’était le premier album simplement beau de l’imposante et importante discographie de Sufjan Stevens, ici accompagné par un musicien sur la même longueur d’ondes ? C’est bien possible et c’est sans doute la meilleure des surprises non spectaculaire.
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