mardi 18 janvier 2022, par
La seule fois que les concerts d’Anna von Hausswolff ont été mentionnés dans la presse généraliste, c’est quand une bande d’intégristes stupides ont empêché la tenue d’une prestation à Nantes. Par un effet Streisand prévisible, plusieurs personnes ont découvert et apprécié la Suédoise à cette occasion.
On n’avait pas attendu cette désolante actualité pour dire tout le bien qu’on pensait d’Anna et on ne va pas changer d’avis avec la publication de ce live de 2018. Enregistré au légendaire festival jazz de Montreux, pas exactement en endroit de messe noire si vous voulez notre avis. La setlist reprend logiquement 4 morceaux de son dernier album studio ‘chanté’ et deux du précédent, de quoi constituer un rattrapage ou des retrouvailles avec un versant de sa discographie. L’autre étant constitué d’instrumentaux à l’orgue et est aussi recommandable. L’orgue est évidemment présent ici aussi. Et pour l’anecdote, la table de mixage utilisée est celle du studio de Queen à Montreux et maintenant déplacée à Göteborg.
Oui, il y a le fantastique The Mysterious Vanishing of Electra. Si vous vous demandez si ce genre de morceau peut garder toute sa saveur en live, la réponse apportée ici est éclatante. On y retrouve la ferveur et la lourdeur des Swans et on rappelle qu’elle avait déjà assuré la première partie du groupe de Michael Gira et qu’elle a participé à leur dernier album. Cette veine plus spectaculaire se retrouve sur Come Wander With Me / Deliverance dont le final qui pousse au headbanging est l’apothéose dont ce genre de concert a besoin.
Forcément, la longueur hors-normes d’Ugly and Vengeful (plus de 19 minutes dans cette version) impose presque cette accélération, ces changements de ton et de tempo. Et puis il y a cette autre dualité, lui permettant d’être à la fois Lisa Gerrard (le début de The Truth, The Glow, The Fall) et un genre de PJ Harvey énervée. Elle enchaine fort joliment avec une pièce plus apaisée (Källans Återuppståndelse) du plus bel effet qui prend toute sa saveur entre les soubresauts du reste. Son petit rire de soulagement à la fin du morceau est la seconde qui nous rapproche d’elle et casse le côté ’prêtresse gothique’ vers lequel elle pourrait basculer.
Spectaculaire et intime, apaisé et furieux, l’univers d’Anna von Hausswolff est succulent en live, ce que cet enregistrement vient confirmer. Si ce sont des intégristes qui vous ont signalé cette artiste et que vous ne savez pas comment aborder sa belle discographie, ce live fournit une belle introduction à la plupart des aspects de cette artiste importante et complexe qu’on retrouve avec un plaisir non feint.
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