vendredi 11 février 2022, par
Le classicisme n’est pas un repli, c’est un parti-pris esthétique, l’inscription dans une prestigieuse lignée. Si on est les premiers à déplorer que des artistes autrefois aventureux comme Pierre Lapointe s’y réfugient, on avait tout de suite accroché le wagon de Julie Lagarrigue. Tout en maintenant un style connu, elle fait évoluer son univers.
Classique donc mais pas vieillot non plus, on sent à la densité des sons, aux arrangements discrets et fouillés qu’on n’est pas là pour faire du café-concert, mais pour produire de la chanson française de qualité, celle qu’on verrait bien estampillée d’un label. Mais pour mériter ce label, il faut quelques qualités qu’on retrouve ici. Par exemple, les mélodies sont limpides pour que la simplicité suffise (Notre Secret, Nuits De Lumière). Question caution, on note la présence de l’ami Nicolas Jules.
Ses sujets ne sont pas liés à l’actualité mais restent foncièrement actuels. On ne peut que se reconnaitre dans J’me Cours Après et les thèmes forts et universels sont intemporels. Les relations mère-fille sont un sujet inépuisable traité avec une belle pudeur sur Ma Douce. Il y a moins de gouaille, plus d’émotion directe (La Mer Est Immense), voire des franches montées musicales (Si Tu La Voyais).
Il y a même un beat sur Regarde Comme Il Danse. Comme pour rétablir l’équilibre, elle enchaine avec Le Tango Des Squelettes, montrant que cette poussée hors du pré carré n’est qu’une incartade. Mais dans le contexte plus large de l’album, c’est ce tango qui apparait comme plus décalé, dans une veine plus humoristique. Il est très subtil, ceci dit, avec des cordes discrètes.
Même au sein d’une facture classique qui fait son charme, il y a des possibilités d’évolutions chez Julie Lagarrigue qui monte son niveau d’un nouveau cran. Et on est déjà impatients de voir où elle va nous emmener.
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