lundi 28 mars 2022, par
Jusqu’à son excellent album précédent, c’est dans ces lointaines ressemblances que la toujours pertinente Emily Jane White puisait sa singularité. On les cite donc parce qu’on n’en fera pas l’économie : Bat For Lashes, Marissa Nadler, voire Lana Del Rey. Voilà, vous savez où vous mettez les oreilles. Mais maintenant, quand on se demande à quoi ça nous fait penser, c’est surtout aux très bons albums précédents de la Californienne. Parce qu’elle a toujours su tracer son propre chemin et elle fait maintenant partie de ces références, de celles qui inspirent plus qu’elles ne suivent, en dépassant souvent les chanteuses citées, ce qui n’est pas une mince affaire convenez-en.
Tout comme Marissa Nadler d’ailleurs, elle s’éloigne toujours plus du folk pour aborder des styles plus luxuriants comme le shoegaze ou une pop rêveuse et percutante à la fois. Au niveau des thèmes aussi, elle se distingue, articulant ses textes autour d’une angoisse climatique qui baigne notre époque. Avec quelques stigmatisations bien senties.
Then you fleed to a different state/where it’s legal to operate (Body Against The Gun)
Si la constance a toujours été un de ses points forts, Alluvion est plus uniformément fort. L’album ne desserre jamais l’étreinte mais arrive à serrer plus fort quand il faut. L’album est produit et arrangé par Anton Patzner et le moins qu’on puisse dire est qu’il est à son affaire. Crepuscule est presque un morceau de pop synthétique et mélancolique. La voix mise à part, ce pourrait être la base d’un bon The Cure.
Et l’uniformité n’est pas de mise, elle enclenche la surmultipliée en quelques occasions, avec ce synthé qui pousse Body Against The Gun rend ce morceau immédiatement percutant. On n’oublira pas de sitôt ma guitare de Mute Swan qui le pousse, tout comme la fin intense de Hold Them Alive. On a à chaque fois vibré à la limpidité du piano de Hollow Hearth ou la suite d’accords prenant du refrain d’Heresy.
Dans le détail et dans l’ensemble, dans le fond et dans la forme, dans les intentions et le résultat, ceci est un album qui impressionne. Entre ombre et lumière, Alluvion prouve que plus le temps passe plus les albums d’Emily Jane White sont marquants. Et celui-ci se pose comme un des jalons de l’année.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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