lundi 4 avril 2022, par
Vous faisiez quoi il y a 9 ans, vous en étiez où ? C’est une question oratoire (même si une réponse dans les commentaires est possible). Forcément, si la plupart des membres de Midlake présents sur Antiphon sont encore là, les choses ont changé, nous aussi, eux aussi. Et ils ne sont pas restés inactifs, on se souvient avoir croisé Eric Pulido seul en tant qu’E.B. The Younger ou avec toute la bande et plein d’invités sur le très chouette projet BNQT.
Bethel Woods, c’est l’endroit où a eu lieu le festival de Woodstock. L’image qui illustre la pochette est tirée du fameux documentaire qui y est consacré et on y voit le père de Chandler Smith (le flûtiste de Midlake). De quoi placer le groupe dans une mouvance américaine qui va du rock planant et rêveur de Mercury Rev à la coolitude des jams de My Morning Jacket en passant par toute une frange de rock des années ’70. Le plus fort là-dedans c’est que non seulement leur personnalité peut surnager mais elle est franchement patente. A l’écoute des premières notes de Feast of Carrion, on écoute du Midlake et rien d’autre. Cet aspect soft-rock aérien qui plait tant malgré son extrême légèreté est bien là, peut-être comme le trait d’union le plus fort avec la première partie de leur discographie.
On sentait qu’Antiphon était un album de bascule et celui-ci le confirme, avec la même réusite. On ne tente même plus de retrouver l’émotion à jets continu de The Courage of Others mais on sait qu’on va passer un bon moment. Ce que confirme la solidité de Bethel Woods, soutenu par une formidable section rythmique. Ce sont des cadors de la discipline ne l’oublions pas. Maintenir le tempo reste un moyen fiable de maintenir les morceaux en vol. Et celui-ci croise en haute altitude. Mais à l’opposé, cet album peut aussi être un piège à l’attention, la fin de Glistening étant plutôt vaporeuse après un départ marqué par un riff compliqué. Une manière de contrer cet effet est de hausser le tempo et ajouter un soupçon de lourdeur, ce qui nous vaut par exemple la très belle densité d’Exile ou le terrible emballement au milieu d’Of Desire.
Les morceaux s’enchainent avec plaisir mais certains passent dans l’oreille avec tant de facilité qu’ils ne laissent pas énormément de traces (Noble). Pour une fois, ce n’est pas le groupe qui produit seul mais John Congleton qui a à son incroyable CV des artistes comme Eplosions In The Sky, Xiu Xiu, The Decemberists, Swans, St Vincent, Anna Calvi, Shearwate ou Clap Your Hands Say Yeah pour ne reprendre que des albums dont on vous a parlé.
Avec le recul du temps, la trajectoire de Midlake est assez limpide. On peut préférer certaines phases à d’autres mais la cohérence et la solidité de la formation texane forcent le respect sur cet album qui encaisse sans coup férir les hautes rotations.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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