vendredi 6 mai 2022, par
Les souvenirs ont parfois beau être anciens, ils peuvent être tenaces. Ce dont on se souvient de cet album de Baby Fire datant de 2011 (deux sont sortis depuis mais ont échappé à notre attention), c’est qu’il était plutôt abrasif. Onze ans plus tard, la situation a bien changé. Dans le casting tout d’abord puisque le duo est maintenant un trio formé de Ceìcile Gonay, Lucile Beauvais et Dominique Van Cappellen-Waldock.
On avait déjà croisé cette dernière en tant que chanteuse de Keiki mais on a pu aussi l’entendre de façon pertinente dans une émission on ne peut plus sérieuse sur une émission historique pour parler de punk et de CRASS plus précisément. De façon peu fortuite donc, on note la présence d’Eve Libertine ici. Et ce n’est pas la seule invitée d’ailleurs, le casting regroupe du beau monde. On souligne tous les six mois à quel point l’apport de G.W. Sok est bienvenu. Avec des collaborations avec Coddiwomple, Filiamotsa, Club Cactus, Oiseaux-Tempête ou Unik Ubik, il devient le feat le plus productif qu’on connaisse et c’est encore une fois bien vu.
Le tempo est plus lent, définitivement. Ce qui n’empêche pas les prises d’intensité, bien au contraire, Grace se densifie ainsi d’une belle façon. Il faut dire qu’il n’y a rien de moins que Mike Moya de Godspeed You ! Black Emperor en renfort, ça compte. Pour l’anecdote, on se rappellera avoir vu le duo en première partie de la légendaire formation post-rock canadienne.
De sporadiques, les rapprochements avec PJ Harvey sont maintenant plus fréquents et pertinents. Moins de fureur donc mais l’intensité est là sur Fleur de Feu (nom d’un autre projet de Dominique Van Cappellen-Waldock, allez vous y retrouver...). Ces morceaux osent rester en suspension, en installation (Prayer), ou moduler de la densité pure sur Dance ! Elles se permettent aussi quelques harmonies vocales de temps à autres, notamment avec Laetitia Sheriff sur Eternal.
Disons-le tout de suite, on adhère complétement à la relative métamorphose du maintenant trio. La fureur pure cède progressivement la place à une intensité de très bon aloi. Une belle brochette d’invités vient relever ce retour qu’on n’aurait jamais osé espérer aussi réjouissant.
https://babyfire.bandcamp.com/
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