vendredi 23 juin 2006, par
Si vous écoutez pour commencer l’album éponyme de Warsaw, qu’allez-vous découvrir ? Un rassemblement de fureur punk chanté de façon plus hantée qu’à l’habitude, des extraits de Poe. Prenez maintenant Unknown pleasures de Joy Division. Qu’est-ce qui a changé ? Même line-up, certains titres sont familiers, même pochette… Un coup pour rien alors ? Que nenni ! La fureur a fait place à un certain recueillement, la voix de Ian Curtis a trouvé son ton définitif, son jeu de scène s’est fait plus épileptique, Peter Hook martèle sa basse, Bertrand Summer joue(?) de la guitare. Notons aussi qu’après le suicide (ben oui…) de Ian Curtis, ce dernier fondera les précurseurs de la pop-dance moderne avec New Order.
Mais revenons-en 1979. Mais qu’est-ce qui rend ce groupe légendaire ? On l’a dit, le chant y a une grande part. L’énergie aussi, souvent absente de autres groupe dits gothiques (rien, mais alors rien à voir avec le gothic metal), la volonté des musiciens de faire plus de bruit que les Stooges et Led Zeppelin réunis, l’atmosphère étouffante, palpable de l’album studio suivant, le génial Closer. Si on peut danser (et on l’a fait) sur Love will tear us apart, il ne faut pas oublier le désabusement du propos. Avant de partir pour leur première tournée aux Etats-Unis en 1980, on retrouve Ian pendu dans sa cuisine. Un album posthume constitué de versions actualisées de Warsaw et d’un (pas bien terrible) live de 1980 sortira encore, Still. Il y a deux sortes de gens ; ceux qui ont été émus par New dawn fades et les autres avec qui je ne pourrais pas m’entendre. (M.)