mercredi 5 octobre 2022, par
Cet album du quatuor (dont deux membres de Chausse Trappe et de Papier Tigre) nommé d’après une funambule italienne est en fait un log morceau de 33 minutes. Cette lenteur, cette longueur sont le morceau. Il faut savoir se laisser happer, garder un peu de concentration pour que ça percole comme il faut. On entendra un long son qui monte pendant plusieurs minutes avant qu’une grosse caisse ne pointe le bout du nez. Et puis on vire vers un krautrock placide qui évidemment s’emballe un peu. Avec une batterie souveraine dans la même famille que les projets d’Anthony Laguerre.
Mais ce n’est pas qu’une longue montée, une fois arrivé au sommet, on se trouve dans un paysage étrange et un peu dérangeant. Oui, c’est une musique d’évocations qui impose le recours à un champ lexical non musical. La paréidolie est le phénomène qui fait que le cerveau crée des illusions optiques faisant apparaître des visages ou des formes familières là où il n’y a qu’abstraction. C’est un nom d’album qui convient bien à cette transe complexe torturée et apaisée à la fois. Une expérience musicale qu’on retiendra en tous cas.
Avant d’écouter un album, on sait souvent chez qui il sort. Ici, comme ça vient de Kythibong qui nous a déjà valu quelques albums exigeants mais revigorants (Vimala Pons, Domotic, Will Guthrie ou Chocolat Billy), on sait qu’on s’embarque dans un voyage musical singulier.
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