Accueil > Critiques > 2022

Tyto - 未来 MIRAI

mercredi 26 octobre 2022, par marc


Si Beppe Scardino, le multi-instrumentiste à la manœuvre ici est visiblement une figure courante de la scène jazz péninsulaire, ce premier album en tant que Tyto n’est vraiment jazz pour autant. Tout au plus peut-on dire que la relative complexité et densité montre un savoir-faire assez étendu. On peut en trouver des traces, notamment dans les climats tortueux de Minore.

Mais Scardino est aussi membre de C’mon Tigre qui avait déjà tenté et réussi de grands écarts et on retrouve ce bel éclectisme ici aussi. Si on est cueilli par des voix japonaises, les sons ne sont pas vraiment orientaux. On retrouve un blues minimaliste et prenant qui n’est pas sans rappeler Portisheadsur Jerks, morceau qui évolue d’une certaine hystérie vers quelque chose de plus vaporeux. Et c’est envoûtant, notamment grâce à la voix d’Adele Altro.

Les invités sont d’ailleurs nombreux et variés et apportent chacun une coloration à leur contribution. On note ainsi la guitare très libre de Gabrio Baldacci sur Minore et le sax plus brumeux de Valeria Sturba sur Yume-Chan. Mais ce ne sont que deux exemples, on note des breakbeats discrets d’Excessive Empathy et on sort les gros synthés et le vocoder sur un très efficace Underachiever alors que Mannequin développe un climat de pop étrange. Etrange objet donc que cet album qui tire dans pas mal de direction mais en visant juste à chaque fois.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Parquet – Sparkles & Mud

    Alors que la technologie tente depuis très longtemps d’avoir des équivalents numériques à tous les instruments qui existent, la démarche de certaines formations va dans le sens opposé. Certes, c’est parfois anecdotique quand certains se présentent comme fanfare techno (Meute) mais dans le cas qui nous occupe, la force de frappe est indéniable.
    Parquet a été fondé en 2014 par Sébastien Brun qui a déjà (...)

  • Odyssée - Arid Fields

    La nature est un décor, certes, mais pour beaucoup de musiciens, c’est un contexte, voire une inspiration. On se souvient par exemple des expériences Echolocation d’Andrew Bird ou des prestations au grand air de Kwoon, la liste étant loin d’être exhaustive. Odyssée est Edouard Lebrun et, installé dans un chalet des Alpes depuis 2020, il a développé un système de synthétiseur auto-alimenté qui lui (...)

  • Sébastien Guérive - Obscure Clarity

    On avait déjà croisé le chemin de Sébastien Guérive, apprécié cette sculpture sur son qui dégage une majesté certaine mais sans grandiloquence. Cet album ne fait que confirmer et appuyer cette impression.
    C’est le mélange d’organique et d’électronique qui est la plus grande réussite, ce qui permet à la fois de ménager l’émotion et de garantir une pulsation basse, cardiaque qui n’est pas un ajout de beats a (...)

  • Edouard Ferlet - PIANOïD²

    L’EP sorti l’an passé nous avait déjà signalé le talent et la singularité d’Édouard Ferlet. On rappelle donc la singularité de son procédé. Il utilise deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Ce pilotage crée un dialogue, indéniablement, mais s’il permet de se laisser surprendre, il faut tout de même une sacrée maitrise.
    Pas de souci à avoir, (...)