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Séance de rattrapage #109 - Björn Magnusson, Edouard Ferlet, Lehmanns Brothers

vendredi 16 décembre 2022, par marc


Björn Magnusson - Nightclub Music Ethereal Faith

On avait déjà croisé le chemin de Björn Magnusson le temps d’un très intéressant Almost Transparent Blue qui avait marqué pour son mélange de fulgurances et de moments plus rudes. Fort heureusement, on dévie sensiblement de ce plan pour un album plus cohérent.

Ici les aspects les plus aventureux ou WTF s’expriment par un saxophone assez libre qui entame et clôt les hostilités. Il se distingue tout du long par un air faussement branque mais un son doux et chaud. Le New-York de Lou Reed (New York Weather) y fusionne avec celui de Suicide (une reprise de Ghost Rider), le tout sur une coolitude à la Wilco mais en encore plus détendue (Chinatown). La maitrise du faux déglingué est en tout cas bluffante et nous vaut maintenant un album à l’écoute intégralement gratifiante.

Edouard Ferlet - Reset (EP)

On peut être frappé par la variété de résultats associés au piano solo, surtout si certains esprits aventureux déploient des procédés. Edouard Ferlet a un solide pédigrée de musicien classique et jazz et utilise depuis son dernier album Pianoïd deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Par rapport à des artistes mêlant le piano et d’autres éléments plus électronique (Nils Frahm, Tim Linghaus...) le résultat semble plus organique. On s’éloigne un peu du piano solo donc, ou plus précisément on le complète.

C’est évidemment plus intéressant à voir qu’à lire (c’est en-dessous) et surtout plus intéressant à écouter. Mais le plus important ce sont les morceaux et on est servis ici, les quatre pièces proposées passant en toute facilité de la limpidité mélodique de Cécile à la complexité de Reflex en passant par les entrelacs de Rythmod’d qui alterne passages plus denses et plus aérés. Intrigant dans le procédé et convaincant dans le résultat, cet EP qui annonce un album l’an prochain est un régal.

Lehmanns Brothers - The Youngling vol.2 (EP)

Un poncif bien établi dans le monde de la musique veut qu’il n’en existe que deux sortes, la bonne et la mauvaise. On ne glosera pas là-dessus sinon pour dire que c’est une pensée qui nous vient quand un.e artiste nous touche alors qu’ils ne pratiquent pas un style qui nous est familier (le jazz-funk dans le cas qui nous occupe). Ainsi, après quelques secondes du morceau Rain proposé en apéritif et cette impression ne nous a jamais quittés. Il faut dire que ce morceau percutant dégage un grand méchant groove exacerbé par un enregistrement dans des conditions de live.

On aura aussi apprécié la densité dingue de The God Dressed in Green, ils ont cette capacité qui se base sur un collectif soudé. En bref, ils en ont sous la pédale et ça développe la pleine puissance quand ça doit. Mais pas toujours, ils savent aussi rester suaves. Bref, le groupe d’Angoulême est une chaude recommandation que vous soyez amateurs de jazz-soul-funk incandescent ou pas.

    Article Ecrit par marc

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