mardi 22 août 2006, par
Il y a les groupes de jeunes et de fureur, puis il y a une musique plus posée, le rock alternatif qui l’est vraiment puisqu’il se bat avec finesse. L’expression ’rock mature’ fait peur car on s’imagine devoir se goinfrer un A.O.R. (pour mémoire, un Adult orientated Rock de sinistre mémoire).
Mais ici la qualité est fort élevée, et l’intensité s’installe dès le premier morceau. Mais pas nécessairement à la première écoute, ce qui est la caractéristique des groupes subtils sans être obscurs. Le refrain du morceau introduction (The beast and dragon, adored) semble tiré du Bowie de la période Space oddity mais les guitares sont encore plus bruitistes que le seront celles de Mick Ronson pour le thin white duke. Une autre référence s’impose aussi : celle de Jack sur le très bon The two sides of monsieur Valentine.
Le reste fait dans le funk blanc et froid (I turn my camera on), voire Un rock presque garage seventies exécuté avec beaucoup de légèreté (Sister Jack, I summon you). Mais la marque de fabrique reste l’utilisation de guitares dans des délires sonores à la Can (My mathematical mind) ou plus bruitistes (The delicate place).
A force de réécouter cet album afin de voir ce qu’il avait dans le ventre, il s’est établi une connivence. Et finalement, c’est avec enchantement qu’on réécoute le tout. Un bon album alors ? C’est exactement ça. (M.)
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
Mais cet album produit (…)
Le post-punk anglais avec morgue est un genre très particulier dans lequel les Londoniens de Squid s’étaient distingués. Il faut dire que ce substrat est utilisé dans tellement de contextes pour tellement de résultats, de Bloc Party à Black Country New Road en passant par Art Brut qu’on peut le décliner de bien des façons.
Et Squid balaie à lui seul une belle partie du spectre, allant même (…)
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête (…)
On va être tout à fait honnêtes, on n’avait jamais entendu parler du Bruxellois Rodolphe Coster malgré un parcours visiblement déjà fourni, avec un gros pied dans la musique de danse contemporaine. Mais ce n’est pas le plus important, on a copieusement apprécié cet album immédiatement familier.
New York est ici un endroit d’enregistrement ici mais aussi un style, avec une forte dose de (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)
Un jour, on devrait faire gober la discographie d’Of Montreal à une AI et voir si elle arrive à prévoir la direction de l’album suivant. A notre peu algorithmique niveau, un album plus apaisé devait succéder au nerveux Freewave Lucifer f mais en abordant la douzième critique d’un de ses albums, on sait que la prédiction est difficile. Ce qui est compliqué en fait, c’est que le climat d’un (…)