jeudi 23 mars 2023, par
Si on a depuis toujours associé Xiu Xiu à la personnalité hors-normes de Jamie Stewart, on sait que la place d’Angela Seo est centrale. Le caractère de duo est maintenant encore mieux établi, la parité étant assurée au chant. Mais n’attendez pas de changement de cap, la flippante musique de Xiu Xiu garde tout son mystère.
Cet Ignore Grief n’a pas la flamboyance electro de certains essais antérieurs. Il faut dire qu’on a tout connu de leur part, de la fausse BO de porno japonais à la relecture purement acoustique. Ce qu’on entend est assez industriel dans l’acception eighties du terme, celle de sons bruts. Bref, plus proches d’Einsturzende Neubauten que du rock finalement très classique d’un Trent Reznor.
La frayeur vient aussi de l’anticipation et de ces brusques sursauts. Parfois c’est carrément de la BO de maison hantée (666 Photos of Nothing). On peut comprendre ceci comme une réflexion sur l’horreur de la condition humaine. Si on est plus proche d’une démarche de réflexion d’art contemporain que des canons pop, cette intellectualisation pourrait constituer un obstacle supplémentaire. Et comme pour l’art contemporain, il convient aussi de séparer les intentions et le résultat, lequel peut ici se révéler vraiment puissant. Surtout quand ils jouent de la pulsation extrême d’Esquerita Little Richard où ils se révèlent étouffants comme on l’aime. Si l’auditeur n’est pas vraiment pris dans le sens du poil, ni des tympans, le voyage se révèle aussi gratifiant. Pour peu que vos conditions d’écoute soient propices bien entendu.
Sans doute qu’on prête plus volontiers à ceux qui nous provoquent des palpitations depuis 20 ans. Il faut l’avouer, c’est sans doute un des albums les plus opaques du duo. Comme on est clients, il va confirmer notre attachement mais on peut aisément comprendre qu’il rebute un peu. Mais il serait dommage de ne pas au moins essayer.
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)
Un jour, on devrait faire gober la discographie d’Of Montreal à une AI et voir si elle arrive à prévoir la direction de l’album suivant. A notre peu algorithmique niveau, un album plus apaisé devait succéder au nerveux Freewave Lucifer f mais en abordant la douzième critique d’un de ses albums, on sait que la prédiction est difficile. Ce qui est compliqué en fait, c’est que le climat d’un (…)