mercredi 23 août 2006, par
Il est des albums plus difficiles à critiquer que d’autres. Ca a été dit sur ce site même et présente l’effarante platitude du lieu commun. Mais a-t-on suggéré que certains sont véritablement difficiles à écouter ? Non que leur propos semble hermétique (parfois, si, voir Black Dice), mais au contraire, leur structure même semble être un défi permanent à l’attention. C’est dans cette (rare fort heureusement) catégorie que je rangerais le dernier album des Super Fury Animals. Des mois que cet album traîne chez moi, à la lisière de mes oreilles. Un titre, choisi au hasard, puis un autre, rien n’y fait. La parade a été trouvée en écoutant tout d’une traite en... faisant autre chose.
Alors bon, voilà, maintenant que l’écoute a décanté, que peut-on en retirer ? Peu de choses finalement. Sachez tout d’abord qu’il s’agit de pop psychédélique. Mais rangée des bagnoles au point d’en perdre toute subversion. Pour vous montrer que j’ai porté une oreille plus que distraite et cacher mon manque d’intérêt évident dans cette musique, je vais citer les groupes auxquels elle m’aura fait penser. Ca occupera le temps jusqu’à la signature finale et montrera que je connais plein des groupes, même que c’est vrai. Allons-y donc gaiement.
Une des références les plus proches se trouve être les Gallois cinglés (non, pas Goldie lookin’ chain) de Gorki zygotics mynci (The Horn). Mais en moins fou. Dans la série ’progressif pour les gentils’ , citons les Jethro Tull du début (Ohio heat), le Mercury Rev des mauvais jours (Walk you home), le Can privé de drogues (Lazer Beam), le Essex Green sous mixé. On se surprend souvent à revenir au morceau précédent, histoire de bien vérifier que c’est bien le même. a ben non, c’est vraiment un autre.
Parfois on se dandinerait presque (Oi Frango) et c’est presque agréable d’être presque surpris.
Bon, la critique prend une longueur inespérée. Une question qui me taraude est de savoir quelle musique je réécouterai plus tard une fois la critique écrite. Pas celle-là. Déjà. C’est un élément de réponse. (M.)
Quelques semaines après l’emballant album de Peter Kernel, Barbara Lehnoff revient déjà en tant que Camilla Sparksss et on se dit qu’un bonheur n’arrive jamais seul. Parce que Brutal de l’artiste canado-suisse nous avait énormément plu. Ce successeur ne suit cependant pas du tout la lignée. Si le premier arrivait à canaliser une énergie punk pour que l’electro soit d’une intensité folle, on est (...)
On aime atteindre ce stade de familiarité avec un.e artiste qui devient sa propre référence. C’est ce qui arrive avec ce nouvel album de la Suissesse Daniela Weinmann. On a bien appréhendé son style finalement deux petites années se sont écoulées depuis Sunny Bay et on a toujours gardé la Zurichoise dans un coin de notre tête.
De quoi directement se concentrer sur le contenu, ses sujets toujours (...)
Si cet album d’Inutili a le même nom qu’un increvable classique de John Coltrane, il est cependant bien moins jazz que New Sex Society qui nous avait plu en 2019. Ce que la formation italienne garde par contre, c’est le goût des morceaux en perpétuelle évolution. Comme chez beaucoup de formations, le confinement a rallumé le désir de jouer ensemble et ce plaisir est manifeste ici.
Après une (...)
Les choses sont sans doute un peu plus simples depuis que Spencer Krug officie sous son nom propre mais ce n’est pas ça qui a ralenti sa légendaire productivité. Pour jeter un peu de confusion tout de même, il reprend la route avec Sunset Rubdown...
La transition de Moonface à Spencer Krug s’est faite en même temps que son apparition sur Patreon. En gros, c’était le versant plus personnel, distillé (...)
Il y a des noms qui n’évoquent guère avant qu’on ne les croise dans des projets emballants à très courts intervalles. Ce projet à trois batteurs, Guigou Chevenier, Michel Deltruc et Anthony Laguerre se place en effet dans le sillage du Club Cactus dont on vous a parlé récemment. D’autant plus que le dernier nommé est membre des deux formations et de Filiamotsa. Mais à l’inverse des deux autres groupes, (...)
Si les noms de groupe issus de chansons célèbres sont légion (de dEUS à Radiohead en passant par Sisters of Mercy), je ne parierais pas que The Defigureheads fasse référence au légendaire album de The Cure. Parce que le genre pratiqué est un rock très teinté par les années ’70. Donc ce n’est l’originalité qui prime mais la compétence et la passion. Et sur ces deux fronts, le trio français répond à (...)
J’aime, j’aime la vie
Dans la musique de Björk, il a toujours été question de recherche : la quête d’un équilibre parfait entre sa soif d’explorations sonores et son profond enracinement pop. Comme les deux facettes d’une personnalité schizophrène, tantôt la chanteuse a-t-elle gardé les pieds sur terre, tantôt s’est-elle laissé dominer par ses délires visionnaires. Et si sa discographie, toujours (...)
Dans « abscons », il y a « abs »
Soyons fou et allons loin dans l’intime. Juste entre nous, j’ai un aveu à vous faire, un gros défaut à confesser : j’ai horreur d’attendre. Faire la file, tout ça... pouah ! Très peu pour moi : c’en est maladif. Vous allez me dire que dans le domaine de la production musicale, il faut justement savoir se montrer patient : sentir poindre l’excitation en attendant la sortie (...)