mercredi 21 juin 2023, par
On le répète souvent parce qu’on est chaque fois surpris de l’omniprésence de la musicienne française Christine Ott. Et sa productivité est aussi surprenante. Ainsi, six mois après le second album de Snowdrops et l’ayant croisé récemment en solo ou avec Theodore Wild Ride, la voici dans un nouveau projet. Ce n’est jamais pareil, seule l’exigence et la qualité sont constantes. Aussi ce mélange de tortueux et de lumineux qui semble la dialectique de toute son œuvre récente se retrouve ici aussi.
Elle sait aussi s’entourer. Ici ce sont Mathieu Gabry (claviers, effets) et Pierre-Loïc Le Bliguet (batterie, percussions) qui l’accompagnent sur ce premier album créé le 29 novembre 2022 et basé sur des improvisations. Improvisé ne veut pas dire bordélique ou décousu, c’est un contexte plus qu’un gage de résultat.
Et c’est d’emblée envoûtant. Le premier très long morceau présente tout ce qu’ils peuvent et veulent faire. De la douceur groove, des plages presque drone, de la lumière et de l’exultation, il y a tout ça sur Fire Of Love, dont le nom est inspiré du rfilm documentaire du même nom hommage à la vie des volcanologues Katia et Maurice Krafft. Il y a de la place, il fait 21 minutes aussi, même si le découpage en morceaux est fondamentalement arbitraire en l’espèce.
Cet album est à la lisière d’un certain rock progressif, plus du côté d’Ummagumma que de Yes donc (et c’est parfait pour nous). Mais c’est mâtiné de kraut pour la pulsation et l’emploi de l’électronique, tout en reposant sur une liberté des instruments tout droit héritée du jazz. La présence d’une batterie est d’ailleurs vraiment appréciable.
In My Mind est plus centré sur le piano. Chorus Alpha est lui plus délié et filandreux. Avec des Ondes Marthenot évidemment, Christine Ott est là aussi pour ça. Mais pas que, une de ses envies est de se frotter au synthétiseur Korg MS20, ce qui confère des textures électroniques.
Instrumentale et contemporaine, la musique de The Cry est un nouvel exemple de la versatilité et de la créativité de Christine Ott et ses comparses. Léger et lumineux parfois, plus sombre par moments, gracieux toujours, cet album est une respiration surtout.
Il est des artistes qui mieux que d’autres nous ont donné des envies d’ailleurs, de champs musicaux inexplorés. Pour les amateurs de rock au sens large, des gens comme Underworld ont été des passeurs, comme New Order avait pu l’être pour des gens (encore) plus âgés que nous.
Cette émancipation auditive était aussi bien ancrée dans son époque, et s’il n’est pas incroyable de retrouver le (…)
Le fond et la forme. La forme et le fond. Paroles et musique. La dualité est bien connue et on la retrouve ici, bien mise en avant sur ce premier album de Stéphane Loisel. Des mélanges sont encore à tenter et celui-ci a sa personnalité propre.
Sur la forme tout d’abord, on peut dire que c’est réussi puisque des versions instrumentales pourraient fonctionner. Italo-disco, electro, le (…)
Si le hasard ou l’habitude vous guident vers ces colonnes, c’est qu’une certaine curiosité musicale vous titille. Partant de ce postulat, on se permet souvent de plonger dans des pans plus aventureux de la musique, quitte à s’y perdre parfois. Cet album parait sur Ormo records qui nous avait déjà gratifié d’œuvres comme Alan Regardin ou No Tongues, défricheurs de possibles (ref belge) (…)
Lire une étiquette est une règle de bonne pratique avant d’ingurgiter quelque chose. Le nom de l’album du Milanais Lorenzo Parisini qui officie sous le nom de Bear of Bombay ne laisse planer que peu de doute quant à son contenu et on l’avale d’un coup d’un seul en parfaite connaissance de cause.
PsychoDreamElectroGaze donc... Tout est là, avec une densité certaine de Tears From Space, qui (…)
The Smile a décidé de se conformer à son propre agenda créatif et donner un successeur à Wall of Eyesmoins de neuf mois après sa sortie. Cette faconde nouvelle donne un nouveau regard sur le groupe. Au lieu d’une attente fiévreuse pendant de longues années pour un album poli et re-poli, on a accès à leur créativité de façon plus directe et on peut dire que c’est une bonne chose. Signalons tout (…)
Comme la carrière de Rufus Wainwright est une lutte constante et perdue d’avance contre la frustration de le voir s’égarer dans des projets qui nous parlent moins, le parcours d’Andrew Bird alterne lui aussi entre des albums plus pop (toute proportions gardées) qui sont magnifiques et quelques tentations soit ambient ou jazz.
Vous aurez compris que c’est de cette dernière inclination dont il (…)
La technique ne vaut que par ce qu’on en fait. Ce lieu commun prend tout son sens avec l’Allemande installée à New-York Charlotte Greve. Sa formation jazz est évidemment immédiatement identifiable mais la matière proposée ici en dévie sensiblement, ou plus précisément la pervertit avec une mine gourmande.
Il faut dire que la matière première de cet album, ce sont les voix du chœur berlinois (…)
S’il est plaisant de découvrir un artistes à ses débuts, de tracer son évolution, il peut aussi se révéler valorisant de le prendre en cours de route, avec une belle progression. On ne décèle pas tout de suite le potentiel de la chose mais il apparait bien vite que le potentiel du compositeur norvégien est indéniable.
Arpy commence de façon un peu douce, mélodique, simple. Mais (…)