vendredi 18 août 2023, par
Un petit coup d’oeil à son Bandcamp ne laisse pas beaucoup de doute sur ses préoccupations. Le neuvième album de l’artiste de Philadelphie est concerné par la question du genre. Mais ce n’est pas ce qui frappe d’emblée à l’écoute de cet Homo Anxietatem, c’est plutôt la voix. Haut-perchée, elle est une des caractéristiques les plus remarquables de cet artiste.
Elle peut être une limitation aussi, jouant souvent sur le même registre mais elle passe aussi sur la relative douceur de Wandering Through. Elle peut surtout transcender un morceau comme Without You. Et quand il éructe (Our Song, Without You), l’intensité s’en voit encore grandie pour des morceaux qu’on n’oubliera pas de sitôt.
Cet engagement total fait le sel de cet album toujours plaisant mais qui peut compter sur ces sursauts pour devenir occasionnellement brillant. On va donc se concentrer sur ces moments-là. On n’avait plus entendu cet héroïsme depuis des débuts de Bloc Party (Crime). C’est puissant, indéniablement.
Vous entendrez aussi du blues acoustique sur The Devil Said The Blues is All I’ll Know comme si un Prince éméché reprenait Robert Johnson ou comme si Rosmary Reid se prenait pour Robert Plant. Amusant et surtout là pour prouver une versatilité plutôt que servir de tête de gondole si vous voulez notre avis. Parce que l’essentiel est dans les plusieurs morceaux incandescents interprétés comme si sa vie en dépendait. C’est pour ceux-là que vous irez et que vous y reviendrez plus que probablement.
Comme un Perfume Genius qui a émergé à la même époque, Trevor Powers est passé de petit génie de la bedroom pop intime à singer/songwriter aux possibilités pas encore complétement cernées. Le point de départ de cet album est la découverte d’anciennes vidéos de son enfance retrouvées dans la cave de ses parents. C’est pourquoi on entend beaucoup d’extraits de vidéos, de conversations. (…)
Il y a des artistes qu’on côtoie depuis très longtemps, dont l’excellence semble tellement aller de soi qu’on est surpris qu’ils arrivent à se surpasser. On la savait sociétaire d’un genre en soi dont d’autres membres seraient Angel Olsen ou Emily Jane White, voire Bat For Lashes. De fortes personnalités à n’en pas douter. Mais sur cet album, le ton est bien plus rentre-dedans que chez ses (…)
On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)
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