mercredi 18 octobre 2023, par
Wilco fait partie de ces groupes qu’on suit sans être des fans indécrottables. Par exemple, une critique n’avait pas pu être formée pour un Cruel Country pourtant de bonne facture. Il faut en effet soit un contexte favorable soit ce ’petit plus’ qui peut distinguer un album d’un autre. Comme vous lisez ceci, vous pouvez déjà déduire qu’il y a des motifs de satisfaction sur ce treizième album produit par l’épatante Cate Le Bon.
Si on connait bien leur style, on sait aussi que leurs albums peuvent être fort différents dans le ton. Ils reviennent donc à un peu plus d’amplitude et de psychédélisme. Ça tombe bien, c’est ce qu’on avait apprécié chez eux en les découvrant via A Ghost Is Born. Pas de guitare échevelée cependant ici, le ton est tout sauf flamboyant, il faut même une part d’investissement pour passer outre une première impression presque terne.
Comme Midlake, c’est un groupe qui a un bagage tel qu’ils ne semblent guidés que par leurs envies et la qualité des morceaux, ils peuvent assumer à peu près n’importe quoi. Et ils se servent de cette précision folle pour rendre les contours plus flous encore. Sunlight Ends semble ainsi prendre ses aises. Au contraire, ils peuvent se faire un peu plus incisifs comme du Spoon (Cousin). Les deux façons ne s’annulent pas mutuellement d’ailleurs
Il faut des morceaux qui tiennent tous seuls pour que ça fonctionne, on ne peut pas se contenter de compenser un morceau bancal par des idées d’arrangements. Soldier Child est ainsi très solide et si la balade Ten Dead se suffirait à elle-même, ils la rehaussent d’un chorus qui ne va pas jusqu’à sa résolution. C’est d’autant mieux vu que ce morceau parle de cette banalité des shootings de masse. Dans ce contexte, la fin se fait poignante.
Album un peu plus fouillé et aventureux, il rappelle à quel point Wilco peut se dépasser comme sur le lancinant A Bowl and a Pudding ou le presque euphorique Meant To Be. Sans susciter une folle émotion, ce nouvel album de la bande de Jeff Tweedy fait partie de la part la plus gratifiante de leur discographie.
Bien honnêtement, quand on a découvert Beirut en 2006, on ne se doutait pas qu’on allait suivre le jeune Zach Condon pendant plus de 17 ans. Cette musique fortement influencée par les fanfares balkaniques a suscité d’emblée l’intérêt mais le procédé semblait trop étriqué pour s’inscrire dans la longueur. On avait tort, forcément, et ceci en est un nouveau rappel.
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