mercredi 13 décembre 2023, par
Parmi les inspirations étranges, le quatuor parisien Carmen Sea en a une qui détonne. Cet EP est en effet basé sur un accident routier qu’ils ont subi un soir de retour de concert. Ils s’en sont sortis indemnes et avec une énergie qui les a poussés à relater tout ça sur cet EP. Enfin, quand on dit ‘relater’ tout est relatif parce que la musique est essentiellement instrumentale. Tendue aussi, avec quelques solides poussées dès Speed.
La plage titulaire détonne avec la présence d’une voix . Mais ils ne se départissent pas de leur puissance pour autant. Et même si on note un violon bien présent, ils laissent de la place pour des sons plus anxiogènes et distordus. Et ils terminent cet EP dans les canons d’un rock instrumental inspiré, poussant même sur le plus long Feel Alive du côté du post-rock. Mais vous savez qu’on est toujours friand du genre de temps à autres et cet EP nous a bien réjouis.
Ce site peut aussi servir de journal tant on y a consigné de souvenirs musicaux en 20 ans. On se souvenait donc avoir vu Chris Garneau il y a fort longtemps et malgré une compatibilité certaine avec des pans entiers de nos goûts, on n’y était jamais revenus. Une occasion nous est offerte et donc on la saisit.
Evidemment, avec le recul, on pense à des artistes arrivés après lui comme Perfume Genius, surtout dans les moments plus délicats. On reste dans de l’americana sensible donc, le genre qu’on écouterait des heures. Surtout que l’intensité est là sur First Man, on encore dans le bel apport de chœurs sur Millions. Crook est une très belle ballade, livrée en deux versions dont un radio edit (en admettant qu’une radio passe un morceau de 7 minutes et demie). Bref, que de bonnes choses écrites avec son boyfriend Marc Briz. On ne laissera plus passer 15 ans avant de le retrouver donc.
Ce n’est pas parce que Christine Ott a une large reconnaissance en tant que spécialiste des Ondes Martenot, auprès d’artistes comme Tindersticks, Radiohead ou Yann Tiersen, qu’elle ne peut pas briller ailleurs. On connaissait aussi ses projets comme Theodore Wild Ride ou The Cry, elle revient en tant qu’artiste solo pour un album de piano pour le moins brillant.
Ce qu’on entend sur cet Eclats dépasse largement le cadre d’une musique pour playlist de dimanche après-midi, il y a trop d’intensité pour cela. Golden Valley par exemple peut véritablement nous emporter dans son tourbillon. Die Jagd Nach dem Glück est aussi un des seuls morceaux qu’on puisse isoler de cet album uniformément passionnant qui est une preuve supplémentaire de l’éclectisme et de l’excellence de Christine Ott.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
Si on avait croisé le chemin de Vincent Dupas quand il officiait en tant que My Name Is Nobody, on était passés à côté de ce projet qu’il partage avec Jean Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau (ils sont aussi tous membres de Pneu). Le troisième album en onze sera donc l’occasion de faire la découverte.
On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
Impossible donc de valablement tenter le jeu des étiquettes. Même le terme générique de ’musique (…)
Il ne nous est jamais arrivé de penser qu’une voix manquait à des morceaux. Même quand Albin de la Simone a jeté sur un album instrumental ce qui est devenu plus tard de ’vraies’ chansons, l’élément vocal ne semblait pas indispensable. Dans le cas de Midas Fall par contre, le chant a toujours semblé de trop, redondant par rapport à la majesté du post-rock qui l’entoure. On aborde donc cet (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
Un écueil fréquent auquel se frottent les artistes à forte personnalité est la répétition. Quand on a un son bien défini, un univers particulier, les variations sont parfois trop subtiles pour être remarquées ou remarquables. Si vous avez écouté deux albums de Stereolab vous savez de quoi on veut parler. Si on identifie un morceau de Fink assez vite, il y a malgré tout suffisamment d’amplitude (…)
La veille musicale est un engagement à temps plein. Une fois qu’on a aimé un.e artiste, il semble logique de suivre sa carrière. Pourtant il y a trop souvent des discontinuités. Mais il y a aussi des possibilités de se rattraper. La présence de Vincent Dupas au sein de Binidu dont l’intrigant album nous avait enchantés en était une. On apprend donc qu’il y avait eu un album en mars et (…)
Il y a quelque chose de frappant à voir des formations planter de très bons albums des décennies après leur pic de popularité. Six ans après I’ll Be Your Girl, celui-ci n’élude aucune des composantes de The Decemberists alors que par le passé ils semblaient privilégier une de leurs inclinations par album.
On commence par un côté pop immédiat au très haut contenu mélodique. On a ça sur le (…)
L’EP sorti l’an passé nous avait déjà signalé le talent et la singularité d’Édouard Ferlet. On rappelle donc la singularité de son procédé. Il utilise deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Ce pilotage crée un dialogue, indéniablement, mais s’il permet de se laisser surprendre, il faut tout de même une sacrée maitrise.
Pas (…)
On avait déjà croisé le chemin d’Ô Lake à l’occasion d’une très réussie musique de film. On ne sera pas décontenancés donc par cet album du projet de Sylvain Texier qui utilise la même base avec le même style qui se voit décliné de plusieurs façons.
Evidemment, il y a du clavier et des cordes, pour un mélange ample et mélodique mais quand il y a un peu de batterie synthétique, elle ne (…)
Parfait pour écouter dans votre bain !
C’est ainsi que la présentation de cet album de Denis Frajerman se conclut. Tout d’abord, faute d’avoir une baignoire sous la main pour vérifier le propos, il convient de réétalonner la perception qu’on peut avoir d’un artiste. A l’aune de ce qu’on a pu entendre de la part du violoniste du côté de Palo Alto ou des imposantes Variations Volodine (…)
On peut très bien se promener en forêt en automne et ne jamais voir de champignon mais si on en voit un, on en verra plein. On s’est ainsi promenés dans la musique sans vraiment entendre parler de Christine Ott mais une fois qu’on a découvert le premier album de Snowdrops (le très beau Volutes), on l’a aperçue partout. On a appris qu’on l’avait entendu chez Yann Tiersen, Oiseaux-Tempête ou les (…)