Accueil > Critiques > 2024

Maxwell Farrington & Le Superhomard - Please, Wait...

vendredi 2 février 2024, par marc


On ne peut pas dire que la paire formée par Maxwell Farrington et Le Superhomard (le producteur français Christophe Vaillant) se repose sur les lauriers d’un premier album remarqué. Après un EP il y a deux ans et une tournée intense, voici déjà le second album en peu de temps sur le toujours excellent label Talitres.

Australien établi à Blinic en Bretagne, Maxwell Farrington propose sa belle voix de crooner comme une des attractions de ce projet. C’est évidemment d’elle que dépend beaucoup du charme qui opèrera ou pas (c’est définitivement ’oui’ pour nous). C’est aussi sa petite fêlure qui pourra plaire. Ce n’est pas Michael Bublé quoi et c’est fort bien comme ça.

Sans surprise, ils reprennent les choses où ils les avaient laissées sur l’EP. Les références très anciennes sont à aller chercher du côté de Lee Hazelwood ou Scott Walker. Mais plus proche des choses qu’on écoute en vrai, on pense plus au Pulp de This Is Hardcore (très proche de Walker comme on le sait) ou The Divine Comedy (flagrant sur The Nimbostratus Jig).

Les morceaux sont suffisamment enlevés pour que les tentations kitsch passent au second plan. Il y a des densifications sur Backgammon qui les éloignent du big band. On préfère quand c’est plus proche du rock (mieux) comme sur Beggin’s Not My Business. Bon, les premières écoutes se sont faites aux alentours de Noël, ce qui explique que le thème était plus approprié. Mais même hors du contexte, c’est un morceau brillant, tout comme Plat Du Jour qui frappe comme il faut, avec les détentes qu’il faut. Notons aussi le renfort discret de l’impeccable Nadine Khouri sur Postprandial Promenade. Produit de niche, très spécifique et sans doute un peu temporaire à la base, ce projet prend de l’épaisseur et livre un album qui n’est plus un plaisir coupable mais un plaisir tout court.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Daydream Three – Stop Making Noise

    ‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
    C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)

  • Lazy Day – Open The Door

    On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)

  • Andrew Bird & Madisson Cunningham – Cunningham Bird

    Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)

  • Saint Sadrill – Frater Crater

    La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)