mercredi 7 février 2024, par
Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au pédigrée plutôt jazz livrent donc déjà une suite au très acclamé A Light for Attracting Attention.
Alors que la sortie d’A Light for Attracting Attention avait été volontairement discrète, celle-ci est plus visible. Il faut dire qu’ils ont confié à Paul Thomas Anderson (pour qui Greenwood a réalisé des musiques de film) la réalisation des deux premiers clips (c’est en-dessous). Ce second album de la jeune formation se profile donc comme la continuation du premier. Si les ruptures stylistiques ont été légion chez les leaders, ici on poursuit les mêmes pistes. Même la pochette a un air de famille indéniable avec le premier album.
Les gimmicks restent plus tordus et insistants que ceux de Radiohead (Under Our Pillows) et la mise en son est impeccable, ce sont ses structures qui basculent Teleharmonic, pas des bouleversements mélodiques. On sent des influences plus kraut d’une manière générale. C’est évidemment de la musique d’esthètes, pour ceux qui aimeront traquer ce genre de choses. Même si une écoute distraite est gratifiante, il y a moins d’émotions fortes évidentes, sauf peut-être Bending Hectic qui prouve l’incroyable versatilité de la voix de Thom Yorke. C’est le seul moment où le côté plus épique peut s’exprimer. D’une manière générale d’ailleurs, on vibre un peu moins ici qu’avec le prédécesseur.
Evidemment, avec Johnny Greewood, les cordes sont plus que soignées (I Quit, Friend of a Friend) et ne s’imposent jamais, rehaussant comme une enluminure cette musique subtile qui ne vise pas les amateurs d’émotions directes. La musique de The Smile est finalement différente dans ses plaisirs de celle de Radiohead et se profile moins comme une parenthèse qu’une voie nouvelle.
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