lundi 11 mars 2024, par
Folk français. Ce qui peut sembler un assemblage de mots hétéroclites prend un vrai sens en réalité avec des personnalités comme Gabriiels, JJH Potter ou surtout The Wooden Wolf. On se situe dans une frange bien plus classique ici, avec une envie et une compétence indéniables.
L’harmonica fait partie de la panoplie du Soldier et les thèmes parlent d’usine, de Salem, bref, tout le folklore blues américain. Ice Storm cite joyeusement Where Did You Sleep Last Night de Leadbelly. Mais on préfère quand ils sortent un rien de leurs rails sur Dead For Halloween. Mais ce classicisme les honore tant ils tirent un bon parti de ce terreau d’Outre-Atlantique.
Du pop-rock à influence clairement anglo-saxonne, sautillant à souhait, avec une basse bien ronde, c’est le menu du second EP du quintette bruxellois. C’est le groove qui plait d’emblée. Roses a même une résurgence qui devrait faire son petit effet en concert. Pareil pour The Background
Mais ils ne s’expriment pas uniquement sur l’énergie. Solitary Serenade montre qu’ils n’ont pas besoin d’un tempo élevé pour s’exprimer. Mais il faut y aller franchement, sortir les synthés mélodiques en diable, et les cordes. On est dans de la pop totalement assumée et c’est cette franchise qui emporte l’adhésion. Un EP sans faute de goût, avec ce qu’il faut de gniaque et de subtilité.
A force d’être à l’écoute du monde, on peut passer à côté de réussites plus proches comme celle du Namurois François Borgers. Et on est contents que Stigman se soit retrouvé sur notre chemin parce qu’on a tout de suite apprécié cet album subtil qui repose parfois sur des nappes de synthé qui approchent de l’esthétique d’un Beach House. Le ton est plutôt acoustique d’ailleurs, relevé par des sons qui ne dépareraient pas certains The Cure.
Ce genre de cross-over déjà tenté et réussi par Jesus and The Mary Chain sur Stoned and Dethroned (on y pense beaucoup sur Alice and Her Sisters) ou The Death of Six by Seven. Une lignée prestigieuse donc dans lequel Stigman s’inscrit avec au passage quelques morceaux bien marquants. Parce qu’il en faut du talent pour trousser la belle mélodie de What Love Can Do, le genre de truc qui va vous rester en tête de façon. Et puis il n’a pas peur de mettre son songwriting à nu sur It Doesn’t Help. Bref, cet album direct et immédiat vous plaira comme il nous a plu.