lundi 10 juin 2024, par
Un jour, on devrait faire gober la discographie d’Of Montreal à une AI et voir si elle arrive à prévoir la direction de l’album suivant. A notre peu algorithmique niveau, un album plus apaisé devait succéder au nerveux Freewave Lucifer f<ck f<ck f<ck mais en abordant la douzième critique d’un de ses albums, on sait que la prédiction est difficile. Ce qui est compliqué en fait, c’est que le climat d’un album dépend surtout de l’état d’esprit de Kevin Barnes et bonne chance pour modéliser ça. Surtout qu’il y a toujours un côté autobiographique, même si ces avatars sont largement fantasmés.
Ici, il y a en plus un changement de décor pour lui (ou n’importe quel pronom, c’est libre dans ce cas) et le résultat est forcément un peu chaotique. Mais ce chaos est toujours une conséquence de sa créativité, pas un but en soi. La pochette est dans la lignée de celles d’avant, faisant toujours dans le ’cherche et trouve’ drogué.
Pas de gros changement non plus dans les morceaux, toujours attachants et faussement foutraques à la fois, flashy ou gloomy. Ou souvent les deux comme Soporific Cell qui profite de brusques assauts de brillance. Rude Girl on Rotation nous rappelle que dans les tenants d’un melting-pot indé excitant il y avait aussi Bradford Cox et ses projets Deerhunter et Atlas Sound. On y retrouve la même ligne pas claire pour un résultat étonnamment pop, porposant aussi des balades intranquilles comme 2 Depressed 2 Fuck.
Peut-être qu’on s’est habitués à ces continuels changements d’ambiance et c’est pourquoi Pi$$ Pi$$ ne déroutante même plus. Sans doute que la brièveté de l’album aide l’auditeur à rester à flot. On se rappelle que ces montagnes russes pouvaient s’exprimer dans des morceaux de 10 minutes. La concision est définitivement un avantage en l’espèce. Et si on n’a pas l’album un peu apaisé qu’on avait extrapolé du reste, ceci reste une bonne cuvée du toujours créatif Kevin.
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)