vendredi 4 octobre 2024, par

Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du prix Nobel. Enfin, qu’il a pu avoir ces soixante dernières années. Cette chanson (Hate) dégage d’ailleurs plus de rage que de désespoir et musicalement, c’est aussi le gage d’un meilleur moment. Hate ou Tiny Suicides reprennent quelques-unes de ses marottes, celles qui ont déjà éclaté au plein jour avec l’implacable Four Winds en brocardant les religions et croyances avec une belle santé.
I hate the protest singer, staring at me in the mirror
On retrouve aussi ces textes à tiroirs, faisant parfois même référence à des chansons de Phoebe Bridgers (qu’on avait découverte grâce à Better Oblivion Comunity Center). Pourtant ce n’est pas Phoebe mais Catpower qu’on retrouve sur All Threes. Une bien belle contribution, moins discrète que cele de Matt Berninger qui doit avoir un carnet d’adresses incroyable. On l’a dit, on a droit à de belles choses sur ce onzième album (on ne compte pas les innombrables autres projets d’Oberst). Leur ampleur en atténue peut-être l’émotion pure, mais on peut passer cet album partout, tout le temps.
Grâce à son interprétation intense tout d’abord et la volonté du trio de sonner comme un groupe ’live’. Et puis si les thèmes restent bien sérieux, ils semblent traités avec le recul nécessaire pour les transcender. Evidemment, tenter l’up-tempo peut se révéler gagnant. Comme en témoigne Rainbow Overpass avec Alex Orange Drink (qui participe à l’écriture de plusieurs morceaux) des The So So Glos, groupe un peu obscur dont on vous avait déjà parlé parce qu’on est là depuis longtemps.
On a aimé écouter cet album de Bright Eyes. Sans doute parce que l’attente n’est plus hors de proportion. Ils ont depuis quelques albums stabilisé leur style, plus enlevé et qui apporte un bel éclairage sur une des écritures introspectives les plus affutées de notre époque.
On a toujours apprécié les EP complémentaires, en tous cas bien plus que les rééditions augmentées sensées nous faire passer deux fois à la caisse avec du matériel connu. Les 29 minutes de ce Kid’s Table se profilent donc comme le prolongement idéal du Five Dice, All Threes de l’an passé.
Assez logiquement, il pratique la même veine riche et ample qui nous avait plus. A cet égard, la plage (…)
Sur le nom d’Elie Zoé n’a pas encore figuré sur ce site (à l’exception de trois brèves), on peut tout de suite le raccrocher à l’équipe de Coilguns. C’est en effet avec son collaborateur de toujours Louis Jucker qu’il a constitué un studio d’enregistrement pour ce nouvel album et le batteur Luc Hess est également de la partie. Constitué de récupération et situé chez Humus Records, cet (…)
Si les évolutions du style de Marissa Nadler se sont faites par petites touches, elles ont été manifestes au long des dix albums (tous critiqués par nos soins depuis le premier) et continuent. Mais le chemin n’est pas linéaire non plus, cet album ne se plaçant pas dans la lignée directe de son prédécesseur (The Path of The Clouds) tout en ne revenant pas non plus à ce qui a précédé.
Après (…)
Les énervés suisses de Coilguns sont décidément déconcertants. Outre les albums de leur groupe de base qui a pu nous réjouir, ils ont en sus de passionnantes carrières parallèles qui s’éloignent de l’épicentre dans des directions différentes. Encore plus radicales avec Trounce, expérimentale mais plutôt pop avec Louis Jucker, presque folk avec Elie Zoé (on en reparle à la rentrée) et (…)
Dans les réunions de parents, j’imagine qu’il doit être déroutant d’être face aux géniteurs des très bons élèves. Si ça ne doit jamais être tendu, il faut sans doute être créatif. L’excellence appelle finalement peu de commentaires. C’est une situation similaire pour le critique aux prises avec le très bon cinquième album du groupe de Stillwater, Oklahoma.
A l’instar de Grizzly Bear, c’est (…)
De la part de Caleb Nichols solo (sans Soft People ou Port O’Brien donc), on a connu ses délires divers et variés, extrapolation de l’univers des Beatles ou auto-biographie fantasmée. Ces albums comportaient leur content de fulgurances pop mais elles n’en étaient qu’une des composantes d’un concept plus vaste. Le propos est ici à la fois plus large (ce n’est pas un album conceptuel) et plus (…)
Okkervil River et The Antlers, c’est une certaine idée de l’indé sensible américain. Une tournée commune était une proposition alléchante qui malheureusement n’est pas passé par notre riant royaume. La double tournée solo de Will Sheff et Peter Silberman s’est donc muée en tournée commune avec un vrai groupe.
Les expériences des concerts des deux formations étaient assez différentes (on en (…)
On ne s’attaque pas à un album de Swans à la légère, on le sait. D’ailleurs, leur album précédent qui semblait plus accueillant de prime abord le rendait aussi moins intéressant.Ils semblent avoir changé d’avis et reviennent donc à une ampleur impressionnante, estimant sans doute qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu.
Aucune chance de ‘trop peu’ avec le format d’abord, 7 (…)