mercredi 6 novembre 2024, par
Pas même une seconde, A Place To Bury Strangers ne vous laisse aucune chance de mettre un orteil dans l’eau pour en sonder la température. D’emblée les guitares vrillent, le tempo frappe, les souvenirs de six-cordes douces comme du papier de verre reviennent très vite. Le groupe new-yorkais a toujours représenté une certaine idée de la radicalité. Leur déferlement il y a plus de 15 ans était une sacrée claque derrière les oreilles et s’ils ont pu évoluer, en faisant un hybride évolué et excitant. Pas vraiment noise, pas vraiment cold mais un peu tout ça à la fois.
Poursuivre à la fois des morceaux accessibles et des grosses guitares n’est vraiment pas une préoccupation récente. On peut citer le punk californien ou la dream-pop dans des genres contemporains aux résultats résolument opposés. La voie des New-Yorkais n’est évidemment pas de celles-là parce que les sons de guitare sont bien moins accessibles ou plaisants. Ne vous laissez pas tromper par le titre de l’album, on sait qu’une des activités du leader Oliver Ackermann est de produire des pédales de distorsion sous le nom de Death By audio.
S’ils se mettent plus franchement au synthétiseur, on se doute que le résultat ne ressemblera pas à Sabrina. Fear of Transformation est la transe robotique qu’on pouvait attendre de leur part. Alors oui, le son est parfois tellement présent qu’il peut prendre le pas sur le morceau (Bad Idea, terme prédestiné ?) mais c’est rare, le résultat peut aussi être plus éthéré. Enfin, Comfort Never Comes l’est à leur échelle. Et puis des morceaux comme Join The Crowd dégagent une densité assez incroyable.
A Place To Bury Strangers a toujours eu ce ’petit plus’ qu’il est facile d’identifier. Si on a par le passé constaté qu’ils avaient un peu arrondi les angles, ils poursuivent leurs quêtes parallèles de clarté (dans les morceaux) et de fureur (dans le son) avec un bonheur certain et une radicalité qui paradoxalement les rend attachants.
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