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Séance de rattrapage #135 - Helluvah, Mayflower Madame, St Franck

jeudi 7 novembre 2024, par marc


Hellluvah - Fire Architecture

Encore un album articulé autour de la basse. Mais ce n’est ici ni le seul instrument comme chez Frise Lumière. Les deux pôles opposés des musiques cold ont pu froucheler le temps du post-punk. C’est une variété de ce mélange qui est tenté et réussi par la Française Helluvah sur son cinquième album. Bon, ce n’est pas Siouxie non plus, on touche et dépasse les limites du chant sur First Time et en d’autres occasions aussi et ça pourra constituer une limite légitime pour certains.

Les raisons de se réjouir sont donc à aller chercher ailleurs. Dans le plaisir post-punk de We Want Revenge ou The River. Ou plus alternatif One Misfortune. Best Auspices porte bien son nom parce que ce premier morceau se densifie et nous a toujours accueilli au moment de réécouter l’album. Elle se frotte aussi à sa langue maternelle sans se dénaturer sur cet album qui dégage une vraie originalité et fraicheur de ton.

Mayflower Madame - Insight

Des tendances cold et psychédéliques s’entrechoquent encore sur le troisième album du duo d’Oslo Mayflower Madame. On avait déjà apprécié ça sur le précédent Prepared for a Nightmare et on aime toujours. Surtout qu’on constate tout au long de l’écoute une vraie constance. Si vous aimez un morceau, tout passera d’un coup d’un seul.

Avec une voix plus caverneuse, on serait dans des eaux encore plus cold. C’est de la musique de genre, certes, mais pas rigoriste non plus. L’important n’est pas là, mais dans l’équilibre trouvé et les morceaux qui tiennent tout seuls. A Foretold Ecstasy a un peu l’allant des premiers Editors alors qu’on se laisse entrainer par Marionette ou Tightrope Walker ou encore le chouette riff de Paint It All Blue. Et puis il y a le gros son de Crippled Crow qui était un single bien choisi tant sa poussée est puissante. Plein de raisons de se réjouir donc, on ne va donc pas se priver.

St Franck – Hard Drive Oddities

Le plaisir contacts directs nous a mis sur le chemin du troisième album de Franck Lada, seul à la manœuvre de ce projet d’une ampleur psychédélique assez réjouissante. D’un coup d’un seul le mur du son se bâtit au début de The Real Version of You et on ne lâchera plus beaucoup ces guitares gorgées de fuzz, assez délectables même sur World Full of Sounds.

Planante, cotonneuse, psychédélique, voilà des épithètes qui collent à la musique de St Franck. Elle confine même à la pop baléarique sur Hands on the Clock, avec une belle densité, un son qui claque. La langueur sur Near The Moat fleure bon les seventies, sachant que l’arsenal sonique de l’époque ne permettait pas cette densité de son. Cette pop euphorique confine même à la synth-pop solide de Let Them Flow. Trop d’étiquettes ? C’est l’impression d’ensemble qui prime ici, et elle est vraiment bonne, à vous de jouer.

    Article Ecrit par marc

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