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Ektör - Ektöristan

mardi 12 novembre 2024, par marc


Cette nouvelle sortie de Bitume productions ne fait pas dans la musique extrême, c’est à signaler au moment d’aborder cet étrange objet musical. On est plus dans les dingueries math-rock et prog, le genre qu’on avait entendu du côté de Chocolat Billy ou Joy as a Toy. Et pour assumer le genre, il faut du niveau, qui est là d’emblée et reste tout au long de ce court album sans scorie.

Ceci est sans doute un album concept mais ce n’est qu’un contexte, les paroles sont souvent assez concises. Ce n’est pas le plus important sans doute. On a du mal à distinguer le premier ou le second degré mais cette entre-deux permet de ne pas être trop sérieux, de garder une vraie fraicheur à cette musique faite avec tout le sérieux requis. Musicalement par contre, il y a matière. Parce que c’est solide

La batterie d’Alarme prouve que ‘ça joue’ et les rythmiques sont sacrément efficaces. Le groove de N’Kunter en fait tout simplement un grand morceau. Et puis on dénote de l’amplitude sur Les Corps Sonnent. Ils oscillent entre la baston de Lewis in Pomona et la distorsion de sortie sur Vienhavek et un pôle plus contemplatif quand la voix de la plage titulaire approche de Dead Can Dance. Délire de musiciens doués, cet Ektoristan a la bonne dose de sérieux et de pas-sérieux pour le seul résultat qui compte, celui du plaisir d’écoute.

    Article Ecrit par marc

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