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Soap&Skin - Torso

mercredi 4 décembre 2024, par marc


On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des points forts d’Anja Pschlag . Ne cachons pas notre déception de ne pas avoir de ’vrai’ album à écouter, cette petite collection donnant en fait envie d’entendre plus de choses personnelles.

Evidemment, ce n’est pas un ’filtre’ appliqué systématiquement à tous ces morceaux d’origine diverse. On retrouve des reprises lugubres, c’est attendu. Dans ces cas-là, c’est la subjectivité qui joue et certains morceaux sont poignants comme Maybe Not de Cat Power, Stars de Nina Simone ou Born To Lose de Ray Charles.

What’s Up, la scie des Four Non Blondes, a droit à une relecture electronique du plus bel effet. En parlant de scie, l’interminable The End débarrassé de son contexte lysergique peine à passionner, tout comme le plus déstructuré Girl Loves Me de Bowie reste décousu. La voix n’est pas celle qui magnifie mieux The Mystery of Love mais les arrangements sont vraiment beaux. C’est là qu’on se rend compte de la délicatesse indépassable de Sufjan Stevens.

Au rayon des choses plus irritantes se situe Gud Yu Tekem Laef Biong Mi, morceau écrit par Hans Zimmer pour The Thin Red Line. On connaissant cette version glaçante de Desireless et l’effet de surprise est un peu éventé après 12 ans. Mais bon, il ne suffit pas d’être flippante pour que ces paroles prennent du sens. Vous l’aurez compris, il y a à boire et à manger ici et on devine en creux ce que le plaisir d’écouter Soap&Skin vient aussi et surtout de ses morceaux. On espère l’entendre très bientôt en tous cas.

    Article Ecrit par marc

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