vendredi 18 avril 2025, par
Même si j’ai déjà eu recours à ce procédé un peu chafouin, un passage par le communiqué de presse peut être éclairant au moment d’aborder une œuvre. On nous parle donc de
“paysage sonore d’une gnose fracturée, le plus sombre croisement du Funeral Doom et du Dark Ambient porté par Disjecta Membrae et Guillaume Tiger. Dans un rituel paroxysmique, les deux versets massifs de vingt minutes désagrègent la cosmogonie de la Chair, l’image chirale de la crucifixion emportant l’humanité dans un abîme d’absolue noirceur.”
Outre l’aspect un peu ésotérique du propos, on peut aussi en déduire que l’écoute dépendra beaucoup de ce que vous allez y apporter. Et c’est exactement le cas ici, avec un ressenti très différent pour les deux volets dus à deux artistes.
Disjecta Membrae attaque d’emblée avec des guitares bien distordues. On est plus proche d’un doom (on nous souffle ‘funeral doom’), chant guttural à la clé (pas notre tasse, de thé au kérosène). Bref, trop loin pour nous, on relate avec un avis de béotien ces éructations. On a fait une découverte, on s’est sortis pendant 20 minutes d’une zone de confort finalement pas si étendue que ça.
Guillaume Tiger par contre nous propose des sons qui créent des ambiances. On a déjà été confrontés à des œuvres du genre du côté de Paul Beauchamp par exemple, ou La Démesure Du Pas. Ce n’est pas une musique de fond donc, c’est un peu trop anxiogène pour ça, et puis c’est volontiers spectaculaire. Dans la dernière partie, c’est l’espace laissé qui crée la tension et on en redemande bien franchement.
Evidemment, ce genre d’œuvre s’aborde en connaissance de cause et ces deux faces d’un même projet ne sont pas vraiment comparables, même si compatibles dans l’esprit. Bitume productions s’est sans doute assigné de nous faire revoir toutes nos certitudes et c’est très bien comme ça.