lundi 5 mai 2025, par
Et si la faible teneur en hip-hop de ces colonnes était plus fondée sur notre incapacité à en parler proprement que sur le plaisir réel de l’écoute ? C’est en effet étonnant d’avoir si peu de commentaire sur un EP qu’on a énormément écouté ces dernières semaines. On avait déjà évoqué la qualité de la scène suisse. Que ce soit dans la pop indé haut de gamme (Gina Eté, Odd Beholder), le rock plus ou moins furieux (Coilguns, Trounce, Ventura) et tout ce qu’il y a entre (Louis Jucker, Sandor). On n’en avait pas encore évoqué le rap.
L’artiste de Chauds-de-Fonds a déjà collaboré avec Peritelleet sort cet EP chez Gnignignignigni. On peut donc le placer dans ce sillage, surtout avec la diction placide de YeN sur Guirlande. Le cousinage est plus marqué dans la production un rien mélancolique et très tenue de Corps Pur et Yannis Bikuta. Parce que le propos est plus frontal, notamment sur le percutant Funambule ou La Mitraillette de Tchekov. Les côtés sombres ne sont pas éludés par Zone Grise. Ce mélange de rigueur et de contours faussement flous est en excellente symbiose avec la verve en tous cas.
Bref, on aime ce rap un peu désabusé et à la personnalité indéniable, rempli de force vitale, celui de Peritelle, de Glauque ou Takemo. Je manque de mots pour en parler valablement. Ce n’est pas grave, lui n’en manque vraiment pas.
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