jeudi 24 août 2006, par
Des années que je n’avais plus entendu ça. Bien sûr, il y a les Feist, Coco Rosie et autres Kelly deMartino ou Emiliana Torrini, mais ça restait dans le folk gentil, même si souvent inspiré. Ici, je me vois projeté dix (quinze ?) ans en arrière. Car c’est du côté des moments apaisés des par ailleurs terroristes sonores Current ’93 (l’album Thunder perfect mind) ou Death in June que cet album me renvoie.
Marissa n’est pas une rigolote, mais sa voix réchauffe. Voici en tous cas mon premier coup de coeur de 2006 et la certitude de passer le reste de l’hiver au chaud. Evidemment, c’est un rien austère mais moins que du Dead Can Dance. Il est possible de tout de suite être séduit par cette voix céleste. Bon, il faut une inclination à la mélancolie sobre qui n’est pas partagée par tous. En tant qu’amateur de spleen musical, je passe vraiment un bon moment.
Toutefois, la formule arpège de guitare acoustique/voix est par trop répétitive pour que la distinction entre les morceaux se fasse dès les premières écoutes. Cependant, il y a tellement de réussites (le très Joan Baez Bird song, les beaux Virginia et Annabelle Lee) qu’on ne trouvera pas le temps long. La légère touche d’accordéon qu’elle se permet (Hay tantos muertos) parfois casse la monotonie. On peut en dire autant du banjo de Days of Rum. Seule la voix définitivement trop différente de celle de David Eugène Edwards empêche de pousser plus loin la ressemblance avec Woven Hand.
Les paroles sont assez fortes dans leur genre (I’m going to tell everybody that I’m glad to see you again even if you’re coming home in a box of cedar in Box of cedar). Pas de lugubre cependant, mais ce sérieux qui force le respect sans inspirer le ridicule.
Si les climats introspectifs et les voix féminines sont votre tasse de thé, vous avez trouvé une nouvelle compagne de route, entre Hope Sandoval (Opale, Mazzy star, The Warm inventions) et Lisa Gerrard (Dead Can Dance). (M.)
Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)
On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)
On l’a dit, on connait remarquablement peu d’artistes pour les plus de 2000 critiques écrites ici. Pourtant quelques camaraderies virtuelles ont pu se développer. A force de commenter les albums de The Imaginary Suitcase, j’ai même eu droit à une écoute préliminaire de cet album. Ceci est juste une petite mise au point au cas où vous viendrez fort légitimement douter de mon objectivité en la (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)